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Titre du blog : Amour, Drogue et Rock n' Roll
Auteur : laplumenoire
Date de création : 22-02-2009
 
posté le 07-06-2009 à 12:17:32

Chapitre 7: Le passé douloureux

Requiem For A Dream, Clint Mansell

 

 

Deux années se sont écoulées depuis ce fameux jour... Ce jour maléfique. A l'époque, je n'avais pas d'amis au collège, j'étais un peu le bouc émissaire du bahut, et ça, même si je le cachais, j'en souffrais énormément. Alors quand ma cousine Angelika, qui vivait à Berlin venait chez moi, c'était comme une bouffée d'oxygène pour moi, car contrairement à moi, elle arrive à accrocher avec tout le monde. Ce fameux jour donc, on était en marche vers le centre-ville de Hamburg. Ma cousine m'avait mis plein de maquillage sur la face, je portais des vêtements limite vulgaires qui ne m'allaient pas du tout, tandis que sur ma cousine, ça lui allaient comme une paire de gants. Tout en marchant je me remémorais notre après-midi et le pétrin dans lequel j'étais fourrée. Deux garçons nous avaient invité à une

soi-disant fête chez eux. Angelika, qui ne manque jamais une occasion de faire la fête, avait tout de suite dit oui, sans mon accord bien sûr. Faut dire que c'était plus elle qu'ils avaient invité. Moi de toute façon, ils ne m'aspiraient pas confiance. Ce n'est pas qu'ils avaient un profil « caïd » ou autre. Non, l'un était très grand et très maigre, plutôt mignon d'accord, mais il ne m'aspirait comme je viens de le dire, aucune confiance. Les cheveux mi-longs, noirs, un sourire ravageur, des yeux verts et baladeurs... Trop louche. C'était lui qui nous avait invité. Il ne faisait que parlé, embobiné ma cousine. L'autre, il était un peu comme moi. Look banal, rien à tomber par terre, aussi grand et aussi timide que moi. Mais ne dis t-on pas « Qui se ressemble s'assemble??? »... Pourquoi, mais pourquoi est-ce que j'ai dis oui? Je ne m'étais fais avoir par les arguments de ce garçon, mais par ceux de ma cousine... Oui oui, par ma cousine! Je me suis fais avoir comme un bleu! Elle avait tout programmé: on allait faire le mur. Je n'avais jamais fait ça de ma vie, ça ne m'avait même pas traverser l'esprit. Ma mère travaille de nuit dans un hôpital non loin de notre HLM. Son service reprend à 21h30. Il suffisait d'attendre qu'elle parte au boulot, et hop! On se barre! C'est vrai que ça tenait la route, il suffirait juste qu'on revienne avant 6h du matin, et ma mère ne se rendrait compte de rien. Et voilà comment j'ai fais la pire connerie de ma vie.


Le lieu où se trouvait dans le centre-ville, et on a mit du temps à trouver. On a quand même trouvé assez facilement, rendu dans le centre-ville. En haut d'un immeuble on a vu des lumières à travers des fenêtres, une musique très forte. On est donc rentrée dans l'immeuble, où la porte qui normalement devait s'ouvrir avec un code était grande ouverte. Certaines personnes traînait dans le hall, quelques couples, des amis qui discutaient fumaient ou buvaient une bière.

Un groupe cela dit retenait mon attention. Un groupe d'au moins 6 ou 7 personnes, essentiellement des punks. Ils m'effrayaient un peu je dois dire. On m'avait raconté tellement de choses sur eux, comme quoi c'était des gens très violents qui aiment la bastion et la bière. Eux c'étaient vraiment des vrais punks, du moins dans leurs looks, ils y étaient à fond!!!

Alors que mon regard ne pouvait se détacher de ce groupe si étrange pour moi, Angelika, elle, m'emmenait en haut, vers l'appartement. Je montais l'escalier sans regarder ce que je faisais, trop hypnotisé par ce groupe. Quand je détourna enfin mon regard, on se retrouvait devant une porte bordeaux.

La musique me rendait déjà sourde, malgré que la porte soit fermée? Ce n'était même pas la peine de frapper ou de sonner, personne ne nous aurait entendu, on ne sait donc pas gêner, et on est entrée.

La musique techno: « BOUM BOUM BOUM »me rendait sourde. Le grand brun apparut comme par magie:

« Hey les filles! Vous êtes venues alors? Comment ça va?

- Super, cette musique, elle déchire!!!

- N'est ce pas? C'est mon frangin qui fait le DJ, il est trop bon! Tu veux un verre, euh... Angelika, c'est ça?

- Oh, Nina tu te rends compte?! Il se souvient de mon nom! »

C'était officiel, ma cousine était amoureuse, pour qu'elle soit devenue aussi débile en à peine une demi-journée et surtout en présence du garçon en question, ça ne peut être que ça!

« Oui,c'est ça.

-Alors ça te dis un verre? »

Et voilà, ils sont partis me laissant seule et abandonnée à mon propre sort. Comme je ne savais pas quoi faire et que j'avais faim, je me dirigea vers le buffet, une simple table recouverte de papier blanc. Il faisait très chaud ,les danseurs se donnaient à fond sur la piste. Parmi la foule, j'aperçus Angelika et son beau gosse collés l'un à l'autre. Ils me faisaient pitié, les pauvres. Surtout elle, qui ne faisait que rigoler à des blagues débiles qu'il lui chuchotait à l'oreille. Du moins je supposais que c'était des blagues. Ou pire, du foutage de gueule. J'en reviens donc au buffet: cakes, bonbons, amuses-gueules, bières et autres alcools, rien ne manquait. Alors que je me servais, une main se posa sur mon épaule, qui me fit d'abord sursauter, puis je me remis de mes émotions quand je me retournais vers mon nouvel interlocuteur. C'était le garçon de l'après-midi même, le gars super timide. Il venait savoir si je ne m'ennuyais pas trop:

« Je m'emmerde comme un rat mort , je déteste la techno ainsi que l'alcool, mais si tout va bien.

-Moi non plus ce n'est pas trop mon style la techno, mais c'est Tobias qui organisait la soirée, je n'ai rien à dire. Moi c'est Anton.

-Nina. »

Ainsi Anton lui n'était pas désagréable, il était même plutôt gentil. On a discuté je ne sais combien de temps devant ce buffet de nos goûts, de nos problèmes avec les darons, de tout quoi! Et je me suis rendue compte qu'en plus de la timidité et de la hauteur, on partageait d'autres points en commun. Je m'étais fais un nouveau copain, et j'étais contente. Plusieurs chansons du moment passaient, jusqu'à ce slow, un slow de Scorpions, très connu. Des centaines de couples se sont sûrement formés su ce slow, comme des centaines d'autres vont se formés.

C'est aussi ce que c'est dit Anton, prenant son air de Petit Prince... Il m'invita à danser.

Danser un slow! Aucun garçon ne m'avait invité à danser! Surprise au début, mais tellement heureuse qu'on m'apporte tant d'attention, que je me suis surprise d'accepter sa proposition.

Il me prit la main pour m'emmener sur la piste. Mon premier slow... C'était presque irréel pour moi. Je me laissais bercer par la voix du chanteur, puissante et en même temps envoûtante.

Les couples allaient et venaient sur la piste... J'étais si bien, si heureuse... Il passa trop vite ce slow.

C'était une super expérience, et ça ferait toujours une anecdote à raconter à Angelika. D'ailleurs où elle était?

« Tu n'as pas vu m...

- Désolé Nina, il va falloir que je te quitte quelques minutes, je n'en ai pas pour longtemps, t'inquiètes! »

Il me laissa donc comme ça, seule. Quand il partit, engloutit par les danseurs, il me semblait inquiet, nerveux, je ne comprenais pas pourquoi il était dans cet état. Il me laissa devant le buffet, le même devant lequel nous avions fais connaissance.

Puis je le revis soudain, dans mon champ de vision. Il avait un grand sourire de benêt sur le visage, ses yeux partaient dans tous les sens. Il y avait quelque chose d'anormal. Il n'était pas comme tout à l'heure, ses yeux n'avaient plus de pupilles. Un comportement bizarre, des pupilles en tête d'épingles... Il avait pris de la drogue!

Soudain, il me faisait peur, il n'était plus le même et je dois bien l'avouer... J'avais peur qu'il me prenne et me viole! Si ça se trouve, il s'était shooté pour se donner du courage... Il me faisait tellement peur que je me suis enfuie, comme une lâche.

Ce n'était plus que la seule obsession que j'avais: partir de cette barque maudite avant que ma mère ne rentre de son boulot.

Tant pis pour ma cousine, elle réussira bien à revenir toute seule. Les escaliers que j'avais emprunté il y a à peine une heure, désormais je les dévalais à toute vitesse. Je manquais même de tomber rendu à la dernière marche , mais des bras me rattrapèrent au vol.


Un T-shirt déchiré d'un peu partout avec le symbole « Anarchy » peint en blanc sur le tissus noir m'apparut. Je leva mon regard vers celui qui m'avait empêché de faire une mauvaise chute et de me retrouver à l'hôpital avec mensonge à la clé pour ma mère.

La personne me fit un sourire. Ses yeux étaient maquillés «à l'arrache», un iroquois long d'au moins cinq centimètres rose chewing-gum. Ses ongles étaient assortis à la couleur de ses cheveux, mais étaient écaillés à certains endroits. Ses bras ornés de bracelets en cuir, elle me fit un petit sourire. Elle était filiforme, et n'avait pas beaucoup de poitrine. Je pensais que c'était une fille mais j'avais un doute, soudain. Ce n'est que quand il se mit à parler que je compris qui il était vraiment:

« Rien de casser?

- Non merci.

- Pourquoi tes yeux brillent-ils?

- Rien je... Je suis juste très fatiguée, je vais rentré chez moi.

- Reste quelques minutes, tu n'es pas pressée non? »

Son sourire m'a malheureusement forcé à dire non, et de rester. Il me semblait gentil et sympa. J'avais comme une envie poussée de mieux le connaître. Nous restâmes dans le hall, et m'a présenté à son groupe d'amis: tous des punks. On parlait, on riait, l'ambiance était très bonne.

Joan, c'était le nom de mon punk, sortit soudain un petit paquet d'herbes. je me doutais bien que ce n'était pas du tabac mais une drogue illégale comme du hach ou du cannabis. C'était le monde à l'envers. Il y a à peine une heure, j'étais effrayé par un mec qui s'était drogué, et désormais, c'était à moi d'y passer? J'aurais pu dire non, mais j'étais tellement fascinée par cette herbe. je voulais savoir quelles effets elle pouvait me faire, juste une fois...

C'est Joan qui prépara le joint collectif, et lui aussi qui tire dessus en premier. Moi j'étais toujours aussi fascinée par le joint et la fumée qui sortait de la bouche de Joan. Tout le groupe restait sans haleine:

« C'est de la bonne. »

Puis il me tendit le joint. Je n'avais jamais fumer, même pas une cigarette, et j'avais un peu honte de passer pour une cruche devant ce groupe d'habitués du joint. Ca ne devait être pas bien compliqué!

J'avançais doucement le joint vers mes lèvres, avant de « tirer » dessus, respirai la fumée. Je toussais un peu, mais ce n'était pas violent, tout comme les effets du cannabis. Cela ne me fit rien. Nada. Enfin au début.

Le joint tournait, je ne me souviens pas combien de fois j'ai tiré. Mais plus je tirais, plus les effets se faisaient ressentir: je riais pour un rien, je voyais l'iroquois de Joan changé de couleur! Il passait du rose au orange fluo, puis en rouge, puis en bleu, en vert... Je me sentais bien.

 

C'est le dernier souvenir que j'avais eus de la fête, car lorsque je me suis réveillée, j'étais dans ma chambre, chez moi. Angelika était à côté de mon lit, ma mère était rentrée depuis longtemps et était en train de dormir comme un bébé après une dure nuit de travail. J'avais peur qu'elle se soit rendu compte qu'on s'était foutu de sa gueule avec ma cousine, mais elle lui a raconté un crac dont elle a le secret.


J'appris, entre deux « accidents », j'avais vraiment mal au ventre la suite de la soirée. Voyant que je ne me relevais pas, Joan s'est inquiété. Un de ses amis lui a dit que je n'étais pas venue seule et lui à décrit ma cousine. il a dut nous voir quand on est arrivée. Bref, Joan est partit chercher Angelika, là haut. Ils m(ont ramené tous les deux dans un piteux état.

J'avais toujours mal au ventre, comme le premier jour de mes règles, un mal de tête comme un lendemain de cuite. Je m'étais jurée que c'était la dernière fois que je toucherais à la drogue. Je n'ai pas tenu cette promesse.


Malheureusement, je n'ai pas revu Joan depuis ce soir-là, il me manquait, j'étais sûre que cela aurait pu être un ami formidable... Il m'aurait peut-être aussi aidé à ne pas aller plus loin que le joint.

Peu de temps après ce soir-là, je suis rentrée dans un groupe d'autres punks, qui eux étaient accros aux drogues durs. Évidement je n'ai pus résisté. J'ai recommencé à fumer le joint, mais ce groupe était pour moi le père que je n'avais eus, il m'apportait la force, il me rendait fière...

Puis est venu, le jour où j'étais obligé de fumer le joint non par plaisir, mais bien par besoin! Mais j'aimais tellement mon petit joint par jour que je m'en foutais.


Mon groupe justement m'a poussé à voler du fric à ma mère. C'est là que j'ai commencé à aller voir Granda, pour ma drogue. Je n'ai pas eus besoin de mon « super groupe d'amis » pour me shooté ensuite à l'héro... Non, j'y suis arrivée seule, comme une grande!


Mais avant il y a eut la cocaïne. Un rail tous les deux jours pour tenir. J'avais 15 ans. Je n'écoutais plus en cours, je n'étais pas concentrée, ma moyenne baissait, ma mère ne comprenait pas pourquoi... Elle pensait que je faisait une dépression, me donnait des vitamines à avaler. la pauvre, si elle savait.


Quand je pense aujourd'hui que j'ai arrêté pendant toute une semaine à cause d'un maccabé. Une fille de 16 ans, retrouvée morte dans les toilettes d'overdose. J'avais juste eus les jetons. Les tremblements et les douleurs abdominales m'étaient tellement insupportable que j'ai craqué, encore une fois.

Ce jour-là, je savais que j'étais une junkie. Je ne pouvais voir la vie sans drogue. Je savais que de toute façon, je finirais comme l'autre fille: morte d'overdose dans l'anonymat.


Ce jour-là, j'ai demandé de l'héroïne et une seringue à Granda. Il y a 3 mois. Le 28 juillet. Le jour de mes 16 ans.

 

 
 

Commentaires

marleen le 04-08-2009 à 18:03:11
Merci pour tes si gentils messages, ma chère Marion.


Wahou, quel chapitre prenant et effrayant... Mais le pire c'est que ça fait partie du quotidiens de certaines personne.

Félicitation tu as vraiment une plume en or.


Je te fait pleins de gros bisous et te dit @ très bientôt
xxtokio-hotel-fiction-xx le 07-07-2009 à 16:13:19
Très bon choix de chanson =).

C'est marrant on dit toujours que c'est des drogués les punks, tout le monde a de ces clichés sur les punks sérieux !

Ah le slow de Scorpion : Still Loving You, non ? J'adore ce groupe. Ma mère aussi d'ailleurs, elle en est fan on pourrait dire.

Il faut pas se fier aux apparences. Ca arrive tellement ces choses-là. J'étais sûre qu'il lui était arrivé ça.

Ca arrive de plus en plus. Les jeunes veulent faire comme tout le monde, pour s'intégrer.

Puis après on regrette ça c'est clair. Mais on grandit avec nos erreurs.

T'as vraiment très bien écrit ce chapitre, tu pouvais pas faire mieux. Et je pense que c'était l'un des plus importants.

Et puis comment tu l'as écris, c'est superbe, c'est un chapitre mais on sait très bien que c'est un monologue, qu'elle raconte son histoire à Bill. Vraiment c'est génial.
FictiOn-TOkiO-HOtel901 le 08-06-2009 à 14:30:12
Oh punaise ! Le chapitre qui fou la chair de poule quoi.

La fin du chapitre est tout simplement géniale. En fait, elle avait pas tant de raisons que ça de se droguer. Mais c'est vrai qu'en trouvant un groupe d'amis ça l'a poussé à continuer puis peu à peu elle s'est dit que c'était plus assez.

C'est surement pour retrouver de la confiance en soi. En tout cas c'est très bien écris. Son histoire est assez triste...

Vraiment j'ai beaucoup aimé ce chapitre.


Bisous


Night


PS : peux-tu me prévenir de la suite ?! Toujours sur mon adresse de FictiOn-TOkiO-HOtel901. Enfin si tu peux bien entendu ^^.