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Chapitre 13: Apprends-moi à aimer

21 Guns, Green Day 

Lorsque Midi sonne, la marmotte se réveille. La marmotte en question, c'est Bill bien sûr!

Si Nina ne venait pas tout à l'heure, il aurait bien roupillé encore un peu... Disons deux heures de plus!

Mais le stress et l'adrénaline l'ont poussé à sortir de son lit douillet, avant de filer dans la salle de bain, puis sous la douche.

L'eau chaude coule doucement sur sa peau, l'aide à se réveiller. Quel plaisir de pouvoir se réveiller avec une bonne douche chaude... Comment Nina peut elle faire pour ne pas vivre sans la douche chaude du matin?

Quelques minutes après, un autre problème s'impose à Bill... Quels fringues porter?

Autant jouer sur le sobre, mettre les même fringues que d'habitude... C'est pas comme s' il recevait la Reine d'Angleterre pour aller au restaurant! Il invite juste Nina à venir chez lui! Sachant bien sûr qu'il ne tentera rien...

Un T-shirt tête de mort noir, un slim blanc, des Docks et quelques bijoux feront très bien l'affaire.

13h30. Une heure et demi est passé, et Bill descend les escaliers, enfin prêt et travaillé par la faim... Et ce putain de stress qui ne cesse d'augmenter!!!

Il aurait bien fumer une cigarette, mais il a arrêté alors... Faisons avec!

Les autres sont déjà partis. Il fouille dans le frigo, histoire de trouver quelque chose à grignoter. Le frigo est rempli de tout et n'importe quoi. En fouillant un peu, il trouve un steak haché périmé de deux jours et un vieux paquet de chips, ainsi qu'un paquet de grains de blé pour faire du pop-corn... Autant garder le pop-corn pour tout à l'heure. Ils pourront le manger en se regardant un film d'horreur.

Le steak est cuit, Bill attrape son paquet de chips, et prend la télécommande:

« Bon appétit Bill! »

Il aime bien se parler tout seul... Quand il est tout seul! Ben oui!

Il s'assoit sur le canapé vert bouteille et allume à la télé, pour se brancher sur sa chaîne préférée: MTV Pulse. Rien de mieux que d'écouter du Rock, dès le lever.

C'est la nouvelle chanson de Green Day qui passe en ce moment, ou plutôt son clip qui passe... « 21 Guns ». Tout simplement génial. la mélodie est douce et fond dans l'oreille, mais le refrain fait ressortir le style habituelle et unique de ce groupe rock-punk. Punk dans la musique, bien entendu!

Le steak est avalé, et le paquet de chips entamé, quand alors Bill regarde encore le clip de Green Day et un frisson le parcourt, partant de son ventre pour se propager dans tout son corps. Le garçon et la flle présents dans le clip soudain se rapprochent, et s'embrassent... Sauf que ce couple, ce ne sont pas les acteurs que Bill voit... C'est lui et Nina! Mais comment c'est possible?

Il ferme les yeux, les rouvrent. Les acteurs réapparaissent. ouf!

Ce n'était qu'une illusion! Décidément, ses sentiments lui montent vraiment à la tête.

***

Lorsque la sonnerie retentit dans l'appartement, c'est un clip de Nickelback qui passe. Un petit coup d'oeil sur le portable: 14h30 pile.

Le coeur de Bill se met à accélérer soudain. Il se lève, mais ses jambes se fond mols. Maintenant qu'il connaît la vraie nature de ses sentiments, c'est dur d'aller vers Nina. Qu'est-ce que cela va être quand il va se trouver en face d'elle?

Allez, courage Bill! Quand faut y aller... Faut y aller!

Il faut juste ouvrir la porte du couloir. Le traverser. Déverrouiller la porte. Tourner la poignée. Inspire... Expire...

Nina est là, un sac en tissus dans la main et vêtue de son pyjama d'été avec un papillon blanc sur le T-shirt et le pantacourt. Ses longs cheveux sont attachés en deux couettes basses:

« C'est bien ici pour la douche?

-Allez, rentre! » dit Bill en riant.

« J'ai préféré venir comme j'étais et me changer ensuite! ».

Elle a bien fait! Car il s'avère que ce pyjama met son corps en valeur, et alors que Nina passe la porte et devant Bill, lorsque le regard de ce dernier tombe sur les formes généreuses et harmonieuses de Nina... Son coeur fait des galipettes!

Elle traverse doucement le couloir, un peu impressionnée et intimidée dans ce monde nouveau. Même si ce n'est qu'un simple appartement, c'est ici, dans ces pièces que le groupe mange, compose, écrit, dort (voire plus que dormir), s'amuse... Bref vit!

Bill l'a rejoint dans la pièce principale, légèrement nerveux... Peut-être lui aussi est intimidé, du faite qu'il lui ouvre une nouvelle porte de sa vie privée. Ça lui donne un côté très séduisant.

D'ailleurs, hier soir, elle a fait un drôle de rêve.

Elle se trouvait dans une île paradisiaque, comme Haïti. La mer était bleue, les vagues clapotaient et le sable était fin et chaud. Elle bronzait au Soleil, quand une main s'était posée sur sa joue, et lorsqu'elle tourna son visage, se furent les lèvres de Bill qu'elle rencontrait. Ses lèvres étaient douces et des plus agréables à embrasser. Leur baiser se faisait de plus en plus passionné, leurs langues s'amusaient l'une avec l'autre, et lorsque ce moment au paradis prit fin, elle prit son âme soeur dans les bras...:

« Je t'aime Bill »...

Alors quand elle s'était réveillée, seule et chamboulée, elle avait allumé son ordinateur pour parler avec son Sauveur... Elle croyait encore rêver quand ce dernier l'invita à venir chez lui le lendemain... C'était si beau qu'elle s'était endormie le sourire au lèvres.

Si seulement cela pouvait être vrai! Le décor n'est pas le même mais elle prie pour elle-même très fort en espérant qu'un jour, Bill ressente plus que de l'amitié pour elle:

« C'est OK?

-Pardon?

-Je disais que ce serait mieux si tu prenais d'abord ta douche avant. Tu te sentirais mieux. Je te ferais la visite après.

-Oh euh... Ouais d'accord. »

« Ça y est, je suis prête! »

Un bon quart d'heure après être rentrée dans la salle de bains, Nina ressort... Superbe! Ses cheveux humides et lavés sont détachés et retombent sur ses épaules et sa poitrine, ainsi que le creux de son dos. Ses yeux de mer des Iles sont comme à leurs habitudes, maquillés par un coup d'eye-liner et un peu de mascara.

Mais le plus beau est sa tenue. Elle porte une petite robe noire en soie, qui comme son pyjama, l'a met très en valeur. Enfin, ses pieds sont chaussés par ses Converses:

« Ça ne te plaît pas?

-Oh si, si... Tu es... Wouah!

-A ce point! Merci du compliment! »

Bill reste sur le lit, là où il était depuis que Nina était parti prendre sa douche. Rien qu'à l'idée de se retrouver seul avec cette fille superbe le rend fou, et son coeur s'emballe à nouveau.

Soudain elle s'approche de lui et s'assoit ses côtés. Leurs coeurs se mettent à battre à l'unisson et de plus en plus vite, sans savoir que c'est la même chose pour l'autre...

« Tu te sens mieux maintenant, non?

-Oh oui... Tu ne peux savoir! L'inconvénient, c'est que maintenant, je sens le mâle...

-Tu sens le mâle? » dit Bill en riant aux éclats, se qui le détend un peu. Très sérieusement, Nina réplique:

« Oui, je sens le mâle, à cause de ton gel douche. Maintenant, j'ai l'impression de sortir d'un match de foot!

-Mais n'importe quoi! Qu'est ce que tu me racontes? »

Amicalement, Bill pose sa main sur l'épaule de Nina... Son coeur bat à cent à l'heure à nouveau... Tout comme celui de Nina... Vite, il faut trouver un sujet de conversation...

« Bon, alors tu me présente ta maison?

-Ce n'est pas vraiment une maison, mais viens, je vais te là présenter. Ici, pour l'instant, c'est ma chambre.

-Pour l'instant?

-C'est assez compliqué, comme y'a que trois chambres, on se fait des tours: un coup on a la chambre pour nous tout seul, et un autre coup, on est deux à dormir dans la même pièce.

-Je comprend.

-Je ne te présente pas la salle de bain... »

La visite continue ainsi. Bill montre la chambre des autres membres du groupe, qui se trouvent toutes à l'étage, avec la salle de bain.

En descendant l'escalier, et en arrivant dans la pièce principale, puis dans la cuisine, une porte blanche s'y trouve:

« C'est derrière cette porte que se trouve notre monde.

-Votre studio?

-Bingo! »

Bill ouvre doucement la porte, comme pour laisser un certain suspens à la découverte de cette pièce secrète.

Quand alors Bill ouvre définitivement la porte, Nina reste comme deux ronds de flan. Le studio est un peu petit, mais il est superbe. Il est beige et devant à l'entrée se trouve des fauteuils de cuir noir, pour que les membres puissent se reposer entre deux enregistrements. En approchant, on peut voir une dizaine de guitares électrique et autant de basses. Une batterie se trouve au fond, dans le coin, et en face... Un piano. Un magnifique piano à queue, le plus beau qu'elle n'est jamais vue:

« Et là, c'est ici que j'enregistre ma voix. »

Elle détourne son regard de l'instrument et regarde dans quel direction Bill part.

A gauche se trouve comme une mini pièce, qu'elle n'aurait pas remarquer avant, trop absorbée par la beauté du piano.

Elle entre au côté de Bill dans une petite pièce sombre, où se trouve pupitres, feuilles, micro et bouteilles d'eau:

« Donc voilà, c'est ici que je travaille... Et où je me réfugie quand je me sens mal. »

Ils ressortent tous les deux de la pièce. Bill montre les guitares préférés de son frère, qu'il collectionne avec fierté , explique l'histoire de la vocation de Georg de devenir bassiste et joue quelques rythmes sur la batterie de Gustav... Mais pas un mot sur le piano:

« Ne dis pas à Gustav que j'ai touché à sa batterie. Il a horreur de ça. Et ici, c'est la régie. C'est ici qu'on fait les montages, qu'on relit tous les morceaux. »

Derrière la batterie se trouve une ouverture qui mène dans un couloir étroit en angle aigu et se terminant sur une autre porte, ouvrant sur une autre pièce sombre, rempli d'ordinateurs, d'écrans, de platines, de boutons aux multiples couleurs: la régie.

Ici, se trouvent certains de leurs prix: Comets Awards, NRJ Music Awards, disques de platines...

« Touts nos prix ne sont pas ici. Il n'y en a qu'une petite partie. Le reste est dans le bureau d'à côté.

-Mais dis-moi, excuse-moi de changer de sujet, mais qui parmi vous joue du piano?

-A oui, le piano! En réalité, personne d'entre nous n'en joue, mais parfois, il nous aide à trouver des accords pou nos chansons. C'est grâce à lui qu'est né l'air de « Spring Nicht ».

De retour dans le studio, en face des Gibsons accrochés au mur, Bill demande à Nina si elle désire boire quelque chose et demande un Coca, puit il part dans la cuisine et ferme la porte.

Comme un aimant sur un frigo, le regard de Nina se tourne à nouveau vers le piano. Quel dommage d'utiliser si peu un si bel instrument! Elle vérifie que la porte est bien fermée et s'assoit le plus prudemment possible sur le petite siège de bois et de cuir posé devant le piano.

Peut-être n'a t-elle pas tant perdu que cela?

Elle bouge ses doigts et ses poignets dans tous les sens pour les rendre plus souples et les pose délicatement sur les touches blanches et commence à jouer...

 Wer Bin Ich? Lafee

Les notes volent et l'envahissent... Comme avant. comme il y a un an... comme quand elle pouvait jouer à sa guise et que sa mère désormais lui avait interdit sa première passion. La voilà à nouveau sans son élément et elle se met à chanter avec la piano. Peu importe si Bill l'entend, peu importe si le Monde entier l'entend... Puisque elle est à nouveau là, bien vivante. La voilà ressuscitée!

Les derniers accords filent entre ses doigts et s'éteignent.

Lorsqu'elle relève la tête, elle trouve un Bill étonné, ébaillit par tant de beauté et a du mal à respirer soudain tellement il est impressionné par le talent de Nina:

« Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu joues du piano?

-Je jouais. J'ai arrêté il y a un an.

-Mais pourquoi? Tu as vu le talent que tu as?

-Ma mère a voulu que j'arrête parce qu'on avait du mal financièrement. Je jouais depuis mes 7 ans, et pour moi...

Pour moi, jouer du piano, c'était ma raison de vivre, c'était tout pour moi. Alors, ma mère, le femme qui m'a donné la vie me l'a également enlevé. C'était grâce au piano que j'arrivais à rependre une bouffée d'oxygène, que je sortais de mon malheur et lorsque j'ai dû renoncer à ce bonheur, le Monde s'est effondré. Et puis, j'ai rencontrer des gens peu nettes et tu connais la suite. »

La douleur se faisait cuisante alors qu'elle raconte cette peine d'avoir été séparé si longtemps de son piano, et les larmes coulent à nouveau. mais alors, une mains se pose sur la sienne, quelqu'un l'a prend dans ses bras. Son Sauveur est toujours là pour l'aider.

Ses longs doigts caressent se cheveux presque secs.

Il embrasse son front, comme un grand frère. Elle lève à nouveau son regard vers ses yeux noisettes... C'est comme si une force la poussait vers lui. Elle le sent. C'est le moment ou jamais!

Elle approche doucement sa bouche de celle de Bill, qui à nouveau sent son coeur accéléré. Que faire? Elle est si belle... Tu en meurs d'envie... Alors va-y! Embrasse-la! Arrête de te poser des questions débiles et prends-la dans tes bras!

« Non!

-Quoi?

-Non, écoute Nina... C'est, c'est pas une bonne idée. Pour toi, pour nous... C'est pas...

-T'as honte de sortir avec une junkie, c'est ça?

-Ça n'a rien à voir. Laisse moi t'expliquer Nina!

-Non, y'a plus rien à expliquer... Vous êtes tous les mêmes!!! Et moi qui pensait avoir trouver un ami en toi... Tu me déçois. »

Envahie par le désespoir et sentant les larmes montés à nouveau, Nina se lève brutalement et sort de la pièce d'un pas décidé.

Les larmes coulent, et coulent. De rage et de tristesse.

Elle tombe sur le canapé pour se vider de toutes ces mauvaises larmes.... Pourquoi il a joué avec elle comme ça? Pourquoi lui laisser des espoirs pour qu'à la fin, il lui dise qu'il ne veut pas d'elle... Tous ses cadeaux... Ces petits gestes et ces regards n'étaient qu'un jeu pour lui. Ce n'est qu'un acteur... Si ça se trouve, il a fait souffrir des dizaines de filles avant elle...

Dans ces cas-là, qu'il s'explique. Pourquoi fait-il du mal aux gens ainsi?

Bon avant, calme-toi Nina? Prends une grande respiration... Pas question de pleurer devant ce salaud. C'est ce qu'il veut... Faire pleurer les gens. Il faut être forte.

Qu'est ce que c'était que ce bruit? Cela vient du studio. A sa connaissance Bill est resté dedans... Et plus, il peut être violent!!! Courage Nina! Te laisse pas faire! Apeurée, Nina attrape une vieille casserole, simple précaution si Bill essaye de lever la main sur elle.

A la volée, elle ouvre la porte du studio:

« Bill? »

Pas de réponse. Pas de Bill non plus. Mais où est-il?

Soudain un bruit. Encore un. Des pleurs... Venant du box d'enregistrement de la voix... « C'est ici que je travaille et où je me réfugie quand je me sens mal! »

En poussant la porte du box, Nina trouve un Bill effondré et envahit pas la douleur et la tristesse. Les feuilles décorent le sol, les pupitres sont en morceaux, et Bill se retrouve dans ce beau merdier...

La casserole toujours brandit dans la main, au cas où, Nina s'approche du corps secoué de spasmes de Bill:

« Bill... Mais qu'est ce que t'as fait?

-Laisse-moi je t'ai dis...

-Je ne te laisserais pas tant que tu ne m'auras pas dit pourquoi tu fais ça.

-Je fais quoi? » répond t-il avec rage, en se relevant avec peine.

« Pourquoi tu fais du mal aux gens comme ça? Pourquoi tu leurs promets la Lune et en retour tu leurs donne un grain de sable?

-Je n'ai jamais voulu te faire souffrir Nina... Jamais je n'ai voulu ça. Ça vient de moi , c'est tout.

-Comment ça, ça vient de toi? ». Le silence fait place au grand discours entre les deux jeunes gens.

« Tu comprendrais pas... Et c'est pas tes oignons. »

Brutalement, Bill se tape dans Nina en essayant de passer la porte... Mais d'une main elle l'empêche:

« Tu vois? J'essaye de t'aider et retour, tu m'envoies balader. Pourquoi? Je suis assez grande pour comprendre. J'ai pas 4 ans. Allez Bill... Raconte-moi ton histoire comme je t'ai raconter la mienne. Ça te fera du bien...