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The Climb,Miley Cyrus

 

 

Le docteur, un homme plutôt banale, brun, un peu grisonnant, des yeux marrons, rasé de près, une petite paire de lunettes rondes sur le nez, le tout composé de quelques petites rides au coin des yeux et d'un sourire sympathique, se trouve dans l'encadrement plutôt petit, de la porte de la petite cave aménagée. Aussitôt, il se présente:

« Je suis le docteur Van Damm. je suppose que c'est vous, Made-

moiselle, qui venez de faire un malaise?

-Oui Docteur, c'est bien moi. »

Dès son arrivée, Nina se sent à son aise. Son sourire et son âge peu avancé pour un médecin doivent sûrement la mettre en confiance.

Le docteur commence donc son travail, sous les yeux intéressés de Bill et Gustav. Il lui prend la tension, écoute les battements de son coeur, vérifie si elle n'a pas de ganglions, tout en lui posant de questions,

« A t-elle des allergies », « Est-elle malade », « A- t-elle mangé »...

Alors qu'elle répond aux questions, Alexander, c'est son prénom, remarque soudain en prenant les réflexes de la jeune fille des points bleues dans son bras gauche. Cela ne peut être des coups car il serait bien plus gros. Ce n'est pas non plus le veine qui aurait éclaté.. La pauvre petite, on aurait put rien faire pour elle. Non, ces points tant intrigants sont des marques... De piqûres!!!

« Euh.. Messieurs, pourriez-vous nous laisser seuls un instant, je vous pris? »

Les yeux marrons recherchent les yeux bleus, qui les rassurent, leurs faisant comprendre qu'ils s'en sortiront seuls.

« Oui, bien sûr. »

***

Les deux stars sortis, le docteur prend un air grave. C'est une situation très délicate, qui n'est pas facile à aborder avec les toxicomans. Certains se rendent comptent qu'ils sont malades, qu'ils sont dépendants, d'autres sont renfermés comme dans une bulle et refusent de voir la réalité:

« Mademoiselle, je dois vous avouez que je m'inquiète pour vous. Je...

-Est-ce que j'ai quelque chose, Docteur?

-Mademoiselle, cela n'est pas si simple que cela...

-Laissez tomber votre baratin... Vous avez deviné? Oui, je suis toxico, et malheureusement, j'en ai conscience.

-Non, bien au contraire, c'est une très bonne chose, car c'est un premier pas vers la guérison. »

Cette jeune fille a donc bien conscience de son problème. Mais elle semble peut réjouit devant la déclaration que le docteur venait de faire. C'est une bonne nouvelle pourtant .

Elle a une chance de pouvoir s'en sortir... Mais en a t-elle vraiment envie?

« Mademoiselle...

-Nina, appelez-moi Nina.

-Bien Nina. La question importante est de savoir si vous avez VRAIMENT envie d'en finir avec la drogue. »

Mais quelle question! Biens sûr qu'elle veut en finir avec la drogue!

Il l'a bien regardé ou quoi? Elle est affreuse, avec ses cernes immondes sous les yeux, on dirait qu'elle ressorte d'une machine à laver après le mode « Rinçage »!

Mais non, elle en a rien à foutre de sa vie, de sa mort. Autant en finir dans trois mois avec un gramme de trop dans les veines!

« Alors Nina?

-Vous croyez quoi?! J'étais prête à y passer ce soir et vous pensez que je vais dire non?

-As-tu VRAIMENT envie?

-Mais puisque je vous le dis!

-Alors voilà ce que je te propose. La désintoxication est loin d 'être mon rayon , car je suis médecin généraliste, mais j'ai un ami et collègue qui tient un hôpital de cure de... »

Le pauvre médecin ne peut terminer sa phrase, boussolé pas les larmes de Nina. La peur se dessine sur son visage et la tristesse envahit ses yeux. Proposer à un drogué une cure de désintoxication n'est jamais facile, et c'est une décision à ne pas prendre à la légère pour le malade. Mais jamais il n'a vu un refus aussi radical de la part d'un patient:

« Non... Je ne veux pas... Je ne veux pas aller en cure... Je... Ne supporterais... Pas ça. »

Elle a les yeux baignés de larmes. Un long rideau de cheveux noirs cache son visage et ses yeux tristes.

Cette jeune fille est très fragile psychologiquement, pas la peine de la frustrer encore plus.

L'important est de soigner son addiction. Coûte que coûte... Sa vie est en danger:

« Voulez-vous que je vous envoie mon collègue ici, vous examiner?

-Et pourquoi ce ne serait pas vous?

-Moi?!

-Mais oui! Vous pourriez venir ici!!! j'ai confiance en vous, et les garçons ont confiance en vous aussi, j'en suis sûre!!! Et même si vous êtes médecin généraliste, vous avez bien dû étudier la toxicomanie à l'université, non?

***

Pendant ce temps, Bill et Gustav, toujours dehors, attendent...Encore... Bill s'inquiète pour Nina, tandis que Gustav s'inquiète pour Bill:

« Molo avec tes cigarettes... T'en es déjà à ta quatrième d'affilé.

-J'en ai besoin! Tu peux comprendre ça?!

-Mais oui! C'est ce que tu crois Bill Kaulitz! Ce que je vois moi, c'est que tu t'uses la santé et les poumons. Si tu continues comme ça, tu vas devenir comme Nina.

-Je suis DEJA comme Nina... Alors pas la peine de me ramener tes discours à la con!

Les nerfs à vif, Bill essaye de se calmer en avalant une bonne bouffée de nicotine. Ce n'est ni le moment ni le lieu pour s'engueuler avec quelqu'un:

« Excuse-moi Gus... Mais j'ai peur pour elle...

-Allez... C'est déjà oublié Macky. D'ailleurs, y'a un truc qui me chiffonne ...

-Quoi donc?

-A propos de Nina... Je sais bien que t'es un vrai coeur d'artichaut, mais d'après ce que je sais, tu n'as jamais héberger en cachette une junkie prostituée... A moins que?

-C'est la première fois que ça m'arrive, et j'ai eu pitié d'elle. Fin de la discution.

Bill n'est pas comme ça... On ne prend une responsabilité aussi importante à la légère. C'est autre chose, même venant de Bill. Et d'ailleurs... Pourquoi la cacher! Tant qu'elle n'embête personne?!

« Tu ne serais pas un peu... Amoureux toi par hasard?

-Moi?! Amoureux de Nina?! Pfff... N'importe quoi.

-Tu la dévores des yeux comme un chien bave devant un os!

-Merci de me comparer à un clébard.

-La n'est pas la question. D'ailleurs pourquoi tu nous en as pas parlé ?

-Parc... »

Une nouvelle ombre vient d'apparaître par la lumière de la porte, et une voix se fait entendre.

« Nina vous attend, Messieurs. »

Les deux stars oublient leurs conversations, et leurs occupations connaître l'avis du médecin:

« Comment elle va? »

La voix de Bill se fait entendre chevrotante, avec des petits sanglots dans la voix. Touts petits, mais palpables:

« Cela ne dépend que d'elle. Je lui ai proposé la cure de désintoxication, mais elle a refusé.

-Alors elle va mourir? »

Désormais, les sanglots ont dépassé la gorge de Bill pour aller vers ses yeux. De grosses larmes perlent sur ses joues lisses, trop lisses pour un garçon:

« Non, rassurez-vous. Elle a acepté d'arrêter... Mais elle aura besoin de beaucoup, beaucoup de soutien de votre part. Je lui ait aussi prescris de la méthadone. C'est un médicament prescrit aux toxiomans qui demande une prise quotidienne unique. Il permet de ralentir l'apparition du sevrage, c'est-à-dire du manque, mais ne les suppriment pas. Au moins, elle souffrira moins. »

Le jeune batteur est un peu plus rassuré sur la santé de la jeune fille... Contrairement à son ami ,aussi inquiet qu'au début:

« Comment on va faire? Qu'est ce qu'il faut faire pour la soutenir?

-Vous savez, une simple présence humaine peut lui faire du bien, être avec quelqu'un, vous comprenez? Qu'elle se sente soutenue, c'est l'important. Maintenant excusez-moi, mais je dois partir. J'ai d'autres patients qui m'attendent.

-Merci de vous être déplacer Docteur.

D'un signe de tête, le médecin salue les deux stars, avant de se fondre dans l'encre noir de la nuit.

***

« Entrez les garçons. »

Les deux jeunes gens rentrent dans la petite pièce délabrée. Là, Nina les regarde assise sur le lit, un petit sourire au lèvres.

Bill, ne pouvant plus retenir ses larmes devant Nina, se jette dans ses bras. Ses longs doigts caressent doucement les cheveux de la jeune fille, se sentant enfin rassuré et pleure de bonheur.

Ses mains se posent sur les épaule de son ami et décolle son buste de contre sa poitrine. Les embrassades seront pour plus tard:

« Gustav... Tiens. Prend ma clé.

-Mais...

-Non! Ni l'un ni l'autre ne dites quelque chose. Tant que je ne serais pas guérie, je reste enfermer ici. Même si j'étais avec l'un d'entre vous dehors, je serais prête à tout pour me droguer. Je ne veux plus de cette vie.

-Et comment tu vas faire pour vivre? Tu vas vite péter un câble.

-Non... Parce que vous êtes là tous les deux. On pourra se débrouiller. Je m'achèterais un frigo, je les mettrais à la place du bureau, je ne m'en sert pas. Je pourrais aussi refaire la déco! Rendre la pièce plus gaie!

-On pourra venir quand on voudra?

-Quand vous voudrez!

-Et tu me promets que si tu as besoin de quelque chose... Tu me le demandes. »

***

Les garçons sont partis, la porte est fermée à clé... Demain est un autre jour pour Nina.... Demain commence sa résurrection.

 

 

(photo faite par moi-même)

 

Fallen Angel, L'âme Immortelle 

 

 Deux semaines se sont écoulées depuis ce fameux soir...

Il ne vaut mieux pas rentrer dans les détails de ces deux premières semaines de « cure » subites pas Nina, car cela ne mérite pas d'être raconté autant à l'écrit comme à l'oral, tant ce fut horrible.

La méthadone prescrite par le médecin lui permet de tenir le coup, sans pour autant empêcher ses crises.

« Il faut tenir le coup ». C'est qu'on lui répète sans arrêt.

Aujourd'hui, 9h15, après un petit-déjeuner léger, Nina attend.

Elle trépigne d'impatience... Car enfin, elle va pouvoir s'amuser un peu!!! Bill est partit acheter des pots de peinture pour la cave...

Au menu, couleur, couleur et... Couleur!!! Elle a toujours rêvé d'une grande maison coloré, comme une toile d'Andy Warholl, sans pour autant mettre des photos de Marilyn au quatre coins de la piece.

Pour la grandeur, ce n'est pas vraiment ça, mais la déco va être réussie!!!

Le mur d'une couleur, et avec une autre couleur, faire des jets sur le mur, pour que cela saute à l'oeil... Mais ça, Bill l'ignore encore!!!

9h20... Pff... Le temps ne passe pas vite!!!

N'ayant rien à faire, elle allume son « Apple »... Son ordinateur potable Apple rose fluo. Un cadeau de Bill. Elle a pourtant refusé qu'il lui offre un cadeau si chère! D'abord, il lui offre l'hospitalité, ensuite il lui offre un frigo, une table basse, un nouveau lit, et maintenant ça! Il est trop gentil avec elle. Elle sait qu'il veut qu'elle se sente bien, mais elle peut travailler, elle est en âge! Mais il refuse.

« J'ai de l'argent. Autant en profiter! »

C'est ce qu'il lui répète à chaque nouveau cadeau refusé. Plus têtu que Bill, tu meurs!!!

La photo de Tino Wolff et d'Anne Nurmi, couple mythique du groupe Lacrimosa, apparaît en fond d'écran. Elle ouvre son URL Internet, et n'a qu'un mot en tête... « Tokio Hotel ». Depuis quelques jours, elle ne songe qu'à en savoir plus sur le groupe de son ami. Elle a manqué trop de choses!

Mais, au niveau allemand, entre les groupies qui n'écrivent que des «trop beaux » et j'en passe, et les anti avec leurs termes préférés pour désigner le groupe de grosse « scheisse »... On s'ennuie ferme...

Rendu à la page 26 de Google sur « Blog Tokio Hotel », un nom l'attire...

Un blog sur... « Vefblog »... Jamais entendu parler!

Elle clique sur le lien qui a pour titre « Série de photos TH ». Le blog est beau, peu coloré, car la couleur dominante est le noir. Une frise se trouve en haut, avec une photo répétée d'un ange assis sur la berge d'une rivière, ainsi qu'un autre ange aux ailes noirs, dans un paysage sombre...

En haut, dans la frise, se trouve une description en français, ainsi que le titre du blog:

« Rock'n love, pensée

et envie »

Même si Nina ne comprend pas tous les mots, elle comprend en gros le sens des phrases. Mais dans la description du blog, un seul mot lui reste en tête, lui saute aux yeux... Tokio Hotel... Tokio Hotel... Tokio Hotel...

En parcourant les articles, elle essaye de découvrir le créateur ou la créatrice de ce blog français... Mais la recherche est rude... Pas d'info personnel, pas le moindre petit indice pouvant l'aider à découvrir qui est ce ou cette« Rockstargotik »...

Elle continue donc sa visite à travers les blagues, les créations diverses, les photos et les vidéos.

Arrivée au dernier article de la dernière page, elle trouve des commentaires plutôt intéressants... « Obsession901 » prévient « Rockstargotik » d'un nouveau chapitre sur sa fiction, « xx-tokiohotel-xx» prévient également d'un nouveau chapitre (que des fictions, dites-donc), quant à « Passion-Cinema », elle raconte sa dernière trouvaille cinématographique... Puis, c'est « Calich » qui rapporte de ses nouvelles et enfin « Marquise-Sombre »...

« Bonjour ma chère Marion.... »

Le reste, c'est du blabla qu'elle ne comprend pas... Seul le prénom de « Marion » l'intéresse désormais...

Mais une seconde recherche s'impose:

« Marion: prénom féminin d'origine hébreux, et dérivée de «Mari-yam», qui signifie « goutte de mer ».

Jolie prénom.

De là, elle décide de laisser un message suivi de son adresse MSN... Quand deux coups se font retentir à la porte.

« Peinture express à domicile!!! »

Le voilà enfin! Quatre jours qu'elle l'attend!!!

Vite, elle garde le blog en mémoire et ferme son ordi, tout en hurlant « Entre ». Le temps que Tino et Anne disparaissent, la clé tourne dans le serrure et Bill apparaît:

« SURPRISE!!! Alors, je suis comment? »

Elle tourne son regard vers son ami... Avant de mourir de rire!!

« Non, mais c'est quoi cette coupe? On n'est pas à Halloween?!

-Ben quoi?! Elle est pas bien? »

Le nouveau Bill est... Comment dire? Totalement différent! Ses grandes cheveux hérissons ont été remplacés par de fausses dreads, partant de ses racines noires de jais pour terminer à la moitié du cheveu en blond platine jusqu'à la pointe. Sa petite frange est lissée, et son maquillage a changé de couleur. Désormais, le cuivre repose autour de ses yeux marrons.

« C'est pas que j'aime pas, mais... Il me faudra du temps pour m'y habituer, c'est tout.

-Je préfère ça... T'es la première à me voir comme ça. Même ma mère ne m'a pas encore vu!

-Vaut mieux pas qu'elle te voit si tu veux qu'elle évite l'infarctus. »

Vexé, Bill fait la moue, alors que Nina rit de bon coeur de sa blague:

« Mais je plaisante mon petit Billou... T'es toujours aussi beau, même si t'es un peu foufou!!! »

Elle se lève de son lit pour prendre son ami dans ses bras et lui faire un gros bisou... Il faut avouer que Nina est très affectueuse, se qui n'est pas pour déplaire à notre « Billou »... Au contraire, il l'a prend également dans ses bras, ne lui rendant son bisou...

« Bill, je peux te demander une faveur?

-Quoi?

-J'peux t'appeler Toutankhamon? »

 

 

 

Le matériel est installé, les pots de peinture ouverts, les meubles sur le côté, les pinceaux dans les mains, et les bâches posés.

Pendant que Bill part se changer dans la salle de bain, Nina rallume son ordinateur pour écouter un peu de musique pendant le travail.

Rendu sur un site d'écoute gratuit internationale, elle lance une recherche sur « Green Day ». Une chanson de Green Day pour se défouler, y'a pas mieux!

 

Holiday, Green Day

Bill est de retour avec un vieux jeans sur les fesses et un T-shirt large, très large, sur les épaules:

« Ton frère va pas te passer une beuglante si tu portes un de ses T-shirt pour peindre?

-C'est un vieux T-shirt... Il en saura rien! »

Le travail commence donc au son électrique de la guitare de Billie Joe. Bill s'attaque au vert, tandis que Nina commence par le bleu...

Les chansons défilent, le temps aussi. Ils s'accordent tous deux une pause au environ d'une heure de l'après midi. Les mains de Nina commencent sérieusement à trembler et Bill a le ventre qui gargouille. Le repas doit bientôt arrivé... Bientôt est peut-être un bien grand mot, un quart d'heure est passé et personne ne vient. Ni la nourriture, ni le livreur.

 

 

 

La demi-heure passe sans un gramme de glucide dans les veines. La musique est finie et les deux jeunes gens ont faim!

Soudain, la serrure tourne. Et Gus apparaît avec de grands sacs de McDo!

« Notre Messie est enfin arrivé! » hurle Bill en levant les bras haut vers le ciel.

« J'apporte juste le déjeuner!

-C'est pas toi qui a dû subir des douleurs d'estomac!

- Au faite Bill... C'est quoi cette coupe?

-Vous vous êtes fais passer le mot ou quoi? Elle est très bien cette coupe, et puis c'est tout!

-Qu'est ce qu'il a Macky? » demande Gus à l'adresse de Nina.

« Rien, il est juste vexé parce que je me suis amusée sur sa nouvelle coupe de cheveux... Et d'ailleurs, ce n'est plus Macky, c'est Toutankhamon!

-Ce serait pas mieux « Toutencamion »? »

Le rire de Nina éclate à nouveau, mélangé à celui de Gustav.

Seul Bill ne rit pas, trop humilié par ses amis sur ses cheveux.

« Mais fais pas la tronche Macky... Sincèrement, je l'aime bien ta coupe, ça te change de ton autre coupe Porképik, qui là franchement, à mon goût, n'était pas terrible. »

La frimousse de Bill se radoucit peu à peu pour se terminer en un sourire satisfait.

« J'espère que vous aimez les hamburgers et les sundays au chocolat, parce que j'ai pris que ça, avec des frites et des sauces bien sûr!

-Et moi?

-T'inquiète Macky, je t'ai bien pris un sunday au caramel, puisque Monsieur n'aime pas le chocolat », en s'adressant à Nina.

 

 

 

Le déjeuner est avalé dans la joie et la bonne humeur.

Gustav est repartit depuis bien longtemps maintenant, pour enregistrer ses morceaux, tandis que le travail a reprit.

Deux heures ont défilé à une vitesse ahurissante. Cela dit, Nina a du mal à peindre, car la crise a commencé depuis longtemps, et malgré qu'elle est prise son médicament, ses bras lui font mal, elle tremble un peu, et elle essaye de le cacher à Bill... Avec succès!

Tout est enfin fini. le bleu est éclaboussée par le jaune, le vert par le rose, le rouge par le noir et le orange par le blanc.

La porte est devenue un belle arc-en-ciel.

Les deux travailleurs se posent enfin sur le lit, fatigués par tant de travail.

Alors que Bill s'allonge confortablement sur le lit, Nina se relève et apporte une canette de bière pour son ami.

« Tiens, tu l'as bien mérité!

-Je te remercie. Mais c'est vrai, je dois avouer que j'ai bien bossé.

-Hum Hum.

-ON a bien bossé.

-Je préfère...

-D'ailleurs, je mérite une récompense, non? »

Il y a anguille sous roche... Qu'est ce qu'il va lui demandé?

« Tu veux quoi?

-Un bisou serait le bienvenu.

-D'accord. »

Prenant le menton de Bill dans une main, elle avance la joue lisse de ce dernier vers ses lèvres.

«Merci bien! »

Tandis qu'ils boivent leurs canettes, une question vient sur les lèvres de Nina

Une question qui va peut-être faire découvrir une personnalité de Bill:

« Dis Bill... T'as déjà eus une copine? »

Là, Bill devient soudain tout pâle et se referme comme une huître.

Nina le ressent bien et aurait peut-être dû ne pas lui en parler:

« Oui, j'en ais eus une.

-Et cela à durer combien de temps?

-Pas longtemps... Et toi? T'a déjà eus un copain?

-Non... J'ai jamais été amoureuse. Enfin disons que si, je suis déjà tombée amoureuse, mais aucun garçon ne voulait de moi. »

Le silence se fait soudain entre les deux jeunes gens. Ils parlent d'un sujet taboux. Ils parlent chacun de sentiments amoureux sans s'imaginer une seule seconde que l'un comme l'autre ressente le même.

Quand ouvriront-ils les yeux, quand se rendront-ils?Peut-être demain, peut-être jamais... Tout cela ne dépend que d'eux.

Nina, morte de fatigue, s'allonge pour de bon sur le lit, au côté de Bill. Elle en profite pour glisser son visage dans le cou de Bill et son corps entre ses bras, s'endormant tout doucement...

Bill, quant à lui, est le plus heureux des hommes. Enfin, il peut tenir sa belle dans ses bras, sans avoir fait le moindre effort. Serait-ce une preuve d'amour? Il l'ignore...

Soudain, Nina s'agite dans son sommeil improvisé, elle murmure des paroles incompréhensibles... Enfin presque. Dans son sommeil, elle murmure soudain à l'oreille de Bill les plus mots du Monde:

« Je t'aime Bill... »

 

Silence Scream, Cinema Bizzare

 

Le temps passe tout doucement quand Nina est tout contre lui. Et surtout après une déclaration...Mais elle était en plein rêve. Peut-être est-ce qu'une illusion, une phrase qui pour elle n'a aucun sens.

Comment savoir?

Dans sa tête, Bill tourne et retourne les mots, essayant de trouver un message subliminal ou autre chose. Une chose est sûr, il ne peut les oublier. « Je t'aime Bill »; « Je t'aime Bill »; « Je t'aime Bill »...

« Bill... T'es mort ou quoi? »

La petite ampoule 25W lui fait mal aux yeux lorsque Bill les ouvre. Ce n'était pas un rêve. Quelqu'un est là. Quelqu'un a parlé!

« ... Tom???

-Raté!!! C'est moi! »

La tête blonde et le regard malicieux de Gustav apparaît devant lui. Ouf, heureusement ce n'est que lui. Mais... Nina est toujours dans ses bras!!! La honte!!!

« Euh... C'est...Euh... »

-C'est euh quoi?

-Ne vas pas t'imaginer des choses surtout, hein?

-Moi?! M'imaginer des choses?! Je ne crois rien du tout! Je ne fais que constater que Nina s'est endormit dans le creux de tes petits bras... Mais je ne dis rien du tout! » dit-il, un sourire amusé en coin.

« Arrête de m'embrouiller, Gustav Schafer!

-Mais je ne t'embrouille pas, je ne fais que constater, je viens de te le dire!

-On était crevé, je me suis allongé elle aussi... Et voilà, de fil en aiguille... De toute façon il ne s'est rien passé.

-Entre nous...Ça ne t'aurais pas déplu. Je me trompe? »

Mais comment il fait pour deviner??? Il est encore pire que son frère. Et il n'a certainement pas envie de parler de ses histoires de coeur! Que se soit avec Gus ou son frère!

Alors qu'il se décolle doucement de l'étreinte de Nina, pour ne pas la réveiller, Gus, quant à lui, essaye de lui faire cracher le morceau:

« Oh, allez quoi! C'est pas une moche en plus! Bon, c'est pas non plus Kate Moss, mais faut quand même avouer qu'elle est canon!

-Oui, elle est jolie je te l'accorde, mais ce n'est qu'une amie.

-Mouais tu parles. Vu dans quel état t'étais quand je vous ais surpris, moi je dis qu'il y a anguille sous roche.

-Crois ce que tu veux, mais je ne te le répéterais jamais assez. Pour moi, ce n'est qu'une amie.

-Une amie que t'as trouvé sur un trottoir je te signale. »

Là, c'est la goutte d'eau qui fait déporter le vase. Comment il peut se le permettre? Quel culot!

Furieux, Bill part dans la salle de bain, pour se changer, suivi de près par Gustav:

« Laisse -moi t'expliquer, au moins Bill!

-NON!!! Y'a rien à expliquer. J'ai très bien compris. Pour toi ,c'est qu'une pute, et rien d'autre. Pour toi, c'est qu'un objet de sexe, et rien d'autre. Pour moi c'est un être humain, et j'ai eux pitié d'elle!

-Mais enfin Bill, qu'est ce que tu va t'inventer comme histoire, encore?

Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas dans tes habitudes. Tu es quelqu'un de généreux, mais jamais tu n'as caché une junkie dans notre cave! Et pourquoi Nina en particulier? Pourquoi pas une autre? »

C'est vrai ça! Pourquoi pas une autre? Devant tant d'arguments, il ne peut plus reculer, et fuir la réalité.

Il est amoureux.

Alors qu'il se change la tête et le coeur remués par cette déclaration, il se demande soudain:

« Gus... Tu crois au coup de foudre?

-Oui... Parce que il y en a un qui vient de se produire devant mes propres yeux. »

Bill, vidé comme une huître, s'assoit sur le trône. Mais comment ça se fait? Pourquoi il n'a pas regardé la vérité dès le début? La honte? Le mensonge? Ou tout simplement le passé?

« Gus... Je sais pas si je suis prêt à recommencer une histoire d'amour. Pas maintenant.

-Mais alors prends ton temps. On dit toujours qu'il faut laisser le temps au temps.

-Oui mais...

-Y'a pas de « Oui mais ». Si tu n'es pas prêt, attends un peu. S'il s'avérait qu'elle est les même sentiments pour toi, et que vous sortez ensemble maintenant, elle n'en serra que plus malheureuse. Parce que tu as besoin de temps, et elle s'en rendra compte que tu ne sera pas heureux avec elle. Résultat: ça casse. Juste pour une histoire de temps et de patiente.

Désormais, Gustav comprend mieux pourquoi Bill n'avait pas eut quelqu'un depuis si longtemps. Depuis ce qui c'était passé en faite.

Seulement, le « deuil » n'était pas encore fait.

Son portable se met à vibrer dans sa poche. C'est Tom, le frère de Bill qui appelle:

« Je crois qu'on va se faire incendier par ton frangin!

-Décroche quand même!

-Allô?

-Hey Gus, tu fous quoi?

-Je suis en bas des escaliers, avec Bill.

-Macky est avec toi? Je l'ai appelé au moins 20 fois, il m'a même pas répondu, ce bouffon!!!

-Il dit qu'il t'a appelé plusieurs fois, et que tu lui a même pas répondu.

-Putain de merde!!! J'ai éteins mon portable et j'ai complètement zappé de le rallumer!!!

-Bon de toute façon on arrive.

-Ouais, ben maniez-vous. C'est pizza ce soir, et... Avec Le Hobbit, c'est pas sur que vous mangiez.

-Alors on se magne!

-A tout de suite.

Le coup de fil terminé, Bill repose ses vieux vêtements sur le lavabo. Mieux vaut éviter d'éveiller certains soupçons. Ce n'est pas pressé.

 

« Ah ben vous voilà enfin! Vous avez de la chance, les pizzas sont encore chaudes!

-Désolé, j'étais sorti Grand Frère.

Alors que Gustav et Bill rentrent, un garçon passe par la porte ouverte en face d'eux et traverse le couloir pour se joindre à leur rencontre, une part de pizza dans la main. Une dégaine assuré, des tresses africaines, un look de rappeur, et un percing à la lèvre, voici la description, de Tom, guitariste et « play boy » de profession. Car en effet, le sexe, c'est son rayon. Si c'est un fêtard qui abuse un peu trop de la boisson et des cigarettes, c'est aussi un grand dragueur qui multiplie les conquêtes sans lendemain... Au grand désespoir de Bill.

A première vue, les jumeaux ne se ressemblent pas. Mais si on s'approche un peu plus et qu'on connaît leurs caractères communs, l'un est la copie conforme de l'autre.

-Espèce d'idiot! Tu sais que je me suis inquiété pour toi? » dit Tom en en donnant une tape sur la tête de son frère.

« Aïe! Mais ça fait mal! De toute façon mon portable était éteint. je viens juste de l'allumer... Allez, on fait la paix... Viens me faire un câlin!!!

-Non, non, non... Ça ne prend pas avec moi Bill Kaulitz. Et pas la peine de faire ta tête de chien battu. »

Pff... Trop nul!!! De toute façon, il craque toujours quand il fait sa tête de chien battu...

« Alllez... Viens faire un câlin...S'il te plait...

-Bon d'accord. Viens-là espèce d'imbécile. »

Malgré leur petite engueulade, ils ne peuvent s'empêcher de s'enlacer l'un-l'autre, à chaque fois. Puis Tom se décolle de son jumeau pour en « taper cinq » à Gustav.

Alors que les deux musiciens se racontent « Pierre-Paul-Jacques », Bill traverse le couloir bleu ciel à son tour, et passe sa tête dans l'entrebâillement laissé par son jumeau, il y a une minute.

Devant lui apparaît le salon et la cuisine « américaine », avec son petit comptoir et son frigo qui donne des glaçons, ainsi que ses grandes chaises.

De l'autre côté, la télé est en marche et curieusement change de chaînes toute seule: une émission musical sur MTV, suivi de très près par un match de tennis sur EuroSport, un film à l'eau de rose sur Teva, de la télé réalité Française, un concert de Marilyn Manson sur I Concert, un épisode d'Hannah Montana sur Disney Channel...

« Vas-tu te décider à la fin? »

Alors que vu de derrière, il n'y a personne, une tête passe par dessus le canapé au son de la voix de Bill.

Un jeune homme, l'air un peu plus vieux que les autres, les yeux verts et les cheveux châtains et lissés, le tout attaché en une queux de cheval, le regarde avec étonnement:

« Te voilà toi... Je croyais que t'étais mort.

-Et non Georg, je suis bien vivant, et encore là pour t'emmerder. Il reste de la pizza, j'espère?

-Oui, dans la cuisine, dans le four. »

Georg est le bassiste et le « papy » du groupe. C'est la réincarnation du bon copain, celui qu'on rêve tous d'avoir, celui qui ne se prend pas la tête pour un sous, qui adore déconner et en qui on peut avoir confiance pour mettre de l'ambiance dans une fête.

L'ombre au tableau, c'est que c'est encore un grand gamin pour ses 22 ans. Il a aussi la langue bien pendu.

Il ne faut jamais lui confier un secret.

« Ben, dis donc, on arrive pile au bon moment, Gus et moi, si on veut ne pas mourir de faim. Y'a plus qu'une pizza!

-Espèce de râleur! De toute façon, tu bouffes trop de cochonneries. Heureusement que Tonton Georg est là pour arranger les choses...

« Ah ouais? Et t'as vu ton gros ventre?

-C'est pas du ventre, c'est du muscle.

-Mais bien-sûr! Et mon cul, c'est du poulet. Allez pousse donc tes grosses fesses du canapé si je veux espérer regarder la télé. »

Alors que Georg enlève ses pied de l'accoudoir du canapé, non sans ronchonner, Bill, sans plus attendre commence à mangner son repas, affamé. Tandis que Georg, toujours en quête d'une chaîne à mater... Sans résultat:

« Peux-tu me dire Macky quel est l'intérêt d'avoir 300 chaînes, quand y'a rien d'intéressant dessus!

-Aucune idée...

Rien ne l'intérêsse désormais, il ne se rend pas compte de ce qui se passe autour de lui, il ne fait que regarder sans comprendre les chaînes qui défilent, les gars qui rentrent dans la pièce, qui se servent à manger, qui rient entre eux, et qui parlent... Car plus qu'une chose lui trotte dans la tête... Ses sentiments pour Nina.

« Eh Bill? T'es avec nous?

-Hein quoi?

-On disait que demain on pourrait aller au Fun Karting and Co, dans l'aprèm, et on se fait un McDo le soir!!! Ça te tente? »

Après tout, pourquoi pas une petite virée sur une voiture de karting pour terminer avec un Big Mac pour se changer les idées? C'est gé...

Mais, il y a peut-être mieux encore... Oui? Ça c'est une bonne idée!!!

« J'aurais bien voulu... Mais j'ai... Y'a Andreas qui m'a proposer de passer faire un tour chez lui. Pour me montrer un truc.

-Ben... Et nous alors?

-Ben... C'est que apparemment, c'est un truc qui ne m'intéresserait que moi. Tu vois... Si ça se trouve c'est un truc sur Nena! »

L'évocation du nom de son idole lui fait dresser les cheveux sur la nuque. C'est dingue cet effet.

«Bon, c'est pas tout les gars, mais je suis crevé. Je monte me coucher. Bonne nuit.

-Bonne nuit.

-Bonjour à Andreas!

***

Arrivé enfin devant la porte de sa chambre, Bill sort son portable et pose la main sur la poignée de la porte, quand soudain... Une main se pose sur son épaule:

« Aahh!!.... Mais Gustav ça va pas de me faire peur comme ça?

-Désolé Macky, mais tu vas pas m'avoir avec ton excuse bidon.

-De quoi tu parles?

-Tu me prends pour un con? Je sais bien que tu ne vas pas chez Andreas demain... Tu vas inviter Nina ici!!!

-Bon, et alors, c'est pas un drame.

-Je croyais que tu avais besoin de temps?

-J'AI besoin de temps. Mais j'ai bien le droit de l'inviter ici, non?

-Et puis après tout, fais comme tu veux... Mais promets que tu ne tenteras rien! Promets le moi pour son bien!

-Je te le promets, je ne tenterais rien. Maintenant, et ça c'est vrai, j'aimerais pouvoir me coucher.

-Vas-y.

-Merci »

 

-Allô?

-...Andreas.

-Billou?

-Salut...

-Ça faisait longtemps dis donc! Comment ça va chez toi? Ton frère? Et le groupe?

-Ça va, ça va... Ils vont bien.

-Et toi ,alors? Comment tu te portes?

-Ben je vais bien aussi... Mais faudrait que tu me rendes un petit service.

-Ben vas-y accouche!!!

-Faut que tu sois mon complice.

-Chouette!!! On va tuer qui?

-Nan, déconne pas Andreas... Voilà, j'ai... Rencontré quelqu'un.

-Mais c'est génial!!! J'la connais la personne?

-Non... »

Bill dégluti avec difficulté, mais reprend courage:

« Demain, les gars vont au karting, moi je voudrais l'inviter à l'appart, mais ils ne sont pas au courant... Bon sauf Gustav, mais il dira rien.

-Tu lui a fais subir quelle torture???

-Andreas, c'est très sérieux!!! Je leur ais dis que je passerais chez toi donc...

-Si l'un d'eux m'appelle, je confirme bien que t'es passé, c'est ça?

-Oui c'est ça.

-No problemo. Les amis c'est fait pour ça!

-...Ouais...

Les larmes coulent en amont sur ses joues. Et lui qui pensait que le passé était loin!

« Bill... Ça va pas?

-Si si, ça va. Bon désolé, mais faut que je raccroche, y'a... mon frère ui arrive.

-Ok, a pl... »

Bill ne prend même pas la peine de lui dire au revoir, car sa voix tremble beaucoup trop. Il enfonce son visage baigné de larmes dans son oreiller et étouffe ses sanglots. Pourquoi est-ce si dur de parler d'amour avec lui?

Pourquoi le passé s'est passé???

 

Un bon quart d'heure plus tard, quand Bill s'est calmé, il part chercher son ordinateur dans son armoire... Espérons qu'elle sera connecté!!!

Nena, son idole apparaît en fond d'écran. Elle ne prend pas une ride, sa Nena.

Il se connecte à MSN, tape son mot de passe. Sur l'écran, à gauche, coupant le visage de Nena en deux, se trouvent tous ses contacts...

Celui tant attendu est (Merci Seigneur) connecté... Il écrit un message... L'envoie... « TuDuTuTe »

Le curseur de la souris part sur la petite fenêtre d'avertissement:

« Vous avez 1 message non lu de DrugsForever »

Seul lui et Gustav savent ce que signifie ce pseudo... Car c'est celui de Nina.

Et tous les soirs, ils parlent, parfois tard dans la nuit... Même quand ils se sont vu dans la journée, comme aujourd'hui:

« Coucou Bel Inconnu!  Tu racontes quoi de beau?

-Rien de spécial, à part que je suis crevé, et que j'ai des courbatures, partout partout partout partout!!!

- Bon d'accord, alors je vais te laisser dormir...

-Non attends, je voulais te proposer quelque chose avant...

-Ah bon?  Raconte alors... »

Un petit pincement au coeur fait soudain son apparition.

C'est le moment ou jamais.

-Les autres sont pas là demain... Ils partent se faire un karting... Ça te dirait de venir à l'appart, qu'on passe l'après-midi ensemble?

 

 

- avec plaisir... Mais la première chose que je ferais, se sera de prendre une douche, si ça ne te dérange pas... Je cocotte sec

- D'accord... On dit à demain, vers 14h30?!

- ... Gros bisou Toutankhamon!!!

-T'es nul....  »

Déconnexion... Quel soulagement... Elle a accepté!

Un pas de plus!!! Vivement demain...

Alors qu'il part dans ses pensées, il se déshabille une dernière fois, éteint la lumière et se glisse sous sa couverture... La nuit va être longue, mais demain est un autre jour.

 

 

21 Guns, Green Day 

 

Lorsque Midi sonne, la marmotte se réveille. La marmotte en question, c'est Bill bien sûr!

Si Nina ne venait pas tout à l'heure, il aurait bien roupillé encore un peu... Disons deux heures de plus!

Mais le stress et l'adrénaline l'ont poussé à sortir de son lit douillet, avant de filer dans la salle de bain, puis sous la douche.

L'eau chaude coule doucement sur sa peau, l'aide à se réveiller. Quel plaisir de pouvoir se réveiller avec une bonne douche chaude... Comment Nina peut elle faire pour ne pas vivre sans la douche chaude du matin?

Quelques minutes après, un autre problème s'impose à Bill... Quels fringues porter?

Autant jouer sur le sobre, mettre les même fringues que d'habitude... C'est pas comme s' il recevait la Reine d'Angleterre pour aller au restaurant! Il invite juste Nina à venir chez lui! Sachant bien sûr qu'il ne tentera rien...

Un T-shirt tête de mort noir, un slim blanc, des Docks et quelques bijoux feront très bien l'affaire.

 

13h30. Une heure et demi est passé, et Bill descend les escaliers, enfin prêt et travaillé par la faim... Et ce putain de stress qui ne cesse d'augmenter!!!

Il aurait bien fumer une cigarette, mais il a arrêté alors... Faisons avec!

Les autres sont déjà partis. Il fouille dans le frigo, histoire de trouver quelque chose à grignoter. Le frigo est rempli de tout et n'importe quoi. En fouillant un peu, il trouve un steak haché périmé de deux jours et un vieux paquet de chips, ainsi qu'un paquet de grains de blé pour faire du pop-corn... Autant garder le pop-corn pour tout à l'heure. Ils pourront le manger en se regardant un film d'horreur.

Le steak est cuit, Bill attrape son paquet de chips, et prend la télécommande:

« Bon appétit Bill! »

Il aime bien se parler tout seul... Quand il est tout seul! Ben oui!

Il s'assoit sur le canapé vert bouteille et allume à la télé, pour se brancher sur sa chaîne préférée: MTV Pulse. Rien de mieux que d'écouter du Rock, dès le lever.

C'est la nouvelle chanson de Green Day qui passe en ce moment, ou plutôt son clip qui passe... « 21 Guns ». Tout simplement génial. la mélodie est douce et fond dans l'oreille, mais le refrain fait ressortir le style habituelle et unique de ce groupe rock-punk. Punk dans la musique, bien entendu!

Le steak est avalé, et le paquet de chips entamé, quand alors Bill regarde encore le clip de Green Day et un frisson le parcourt, partant de son ventre pour se propager dans tout son corps. Le garçon et la flle présents dans le clip soudain se rapprochent, et s'embrassent... Sauf que ce couple, ce ne sont pas les acteurs que Bill voit... C'est lui et Nina! Mais comment c'est possible?

Il ferme les yeux, les rouvrent. Les acteurs réapparaissent. ouf!

Ce n'était qu'une illusion! Décidément, ses sentiments lui montent vraiment à la tête.

 

 

 

***

 

 

Lorsque la sonnerie retentit dans l'appartement, c'est un clip de Nickelback qui passe. Un petit coup d'oeil sur le portable: 14h30 pile.

Le coeur de Bill se met à accélérer soudain. Il se lève, mais ses jambes se fond mols. Maintenant qu'il connaît la vraie nature de ses sentiments, c'est dur d'aller vers Nina. Qu'est-ce que cela va être quand il va se trouver en face d'elle?

Allez, courage Bill! Quand faut y aller... Faut y aller!

Il faut juste ouvrir la porte du couloir. Le traverser. Déverrouiller la porte. Tourner la poignée. Inspire... Expire...

Nina est là, un sac en tissus dans la main et vêtue de son pyjama d'été avec un papillon blanc sur le T-shirt et le pantacourt. Ses longs cheveux sont attachés en deux couettes basses:

« C'est bien ici pour la douche?

-Allez, rentre! » dit Bill en riant.

« J'ai préféré venir comme j'étais et me changer ensuite! ».

Elle a bien fait! Car il s'avère que ce pyjama met son corps en valeur, et alors que Nina passe la porte et devant Bill, lorsque le regard de ce dernier tombe sur les formes généreuses et harmonieuses de Nina... Son coeur fait des galipettes!

Elle traverse doucement le couloir, un peu impressionnée et intimidée dans ce monde nouveau. Même si ce n'est qu'un simple appartement, c'est ici, dans ces pièces que le groupe mange, compose, écrit, dort (voire plus que dormir), s'amuse... Bref vit!

Bill l'a rejoint dans la pièce principale, légèrement nerveux... Peut-être lui aussi est intimidé, du faite qu'il lui ouvre une nouvelle porte de sa vie privée. Ça lui donne un côté très séduisant.

D'ailleurs, hier soir, elle a fait un drôle de rêve.

Elle se trouvait dans une île paradisiaque, comme Haïti. La mer était bleue, les vagues clapotaient et le sable était fin et chaud. Elle bronzait au Soleil, quand une main s'était posée sur sa joue, et lorsqu'elle tourna son visage, se furent les lèvres de Bill qu'elle rencontrait. Ses lèvres étaient douces et des plus agréables à embrasser. Leur baiser se faisait de plus en plus passionné, leurs langues s'amusaient l'une avec l'autre, et lorsque ce moment au paradis prit fin, elle prit son âme soeur dans les bras...:

« Je t'aime Bill »...

Alors quand elle s'était réveillée, seule et chamboulée, elle avait allumé son ordinateur pour parler avec son Sauveur... Elle croyait encore rêver quand ce dernier l'invita à venir chez lui le lendemain... C'était si beau qu'elle s'était endormie le sourire au lèvres.

Si seulement cela pouvait être vrai! Le décor n'est pas le même mais elle prie pour elle-même très fort en espérant qu'un jour, Bill ressente plus que de l'amitié pour elle:

« C'est OK?

-Pardon?

-Je disais que ce serait mieux si tu prenais d'abord ta douche avant. Tu te sentirais mieux. Je te ferais la visite après.

-Oh euh... Ouais d'accord. »

 

« Ça y est, je suis prête! »

Un bon quart d'heure après être rentrée dans la salle de bains, Nina ressort... Superbe! Ses cheveux humides et lavés sont détachés et retombent sur ses épaules et sa poitrine, ainsi que le creux de son dos. Ses yeux de mer des Iles sont comme à leurs habitudes, maquillés par un coup d'eye-liner et un peu de mascara.

Mais le plus beau est sa tenue. Elle porte une petite robe noire en soie, qui comme son pyjama, l'a met très en valeur. Enfin, ses pieds sont chaussés par ses Converses:

« Ça ne te plaît pas?

-Oh si, si... Tu es... Wouah!

-A ce point! Merci du compliment! »

Bill reste sur le lit, là où il était depuis que Nina était parti prendre sa douche. Rien qu'à l'idée de se retrouver seul avec cette fille superbe le rend fou, et son coeur s'emballe à nouveau.

Soudain elle s'approche de lui et s'assoit ses côtés. Leurs coeurs se mettent à battre à l'unisson et de plus en plus vite, sans savoir que c'est la même chose pour l'autre...

« Tu te sens mieux maintenant, non?

-Oh oui... Tu ne peux savoir! L'inconvénient, c'est que maintenant, je sens le mâle...

-Tu sens le mâle? » dit Bill en riant aux éclats, se qui le détend un peu. Très sérieusement, Nina réplique:

« Oui, je sens le mâle, à cause de ton gel douche. Maintenant, j'ai l'impression de sortir d'un match de foot!

-Mais n'importe quoi! Qu'est ce que tu me racontes? »

Amicalement, Bill pose sa main sur l'épaule de Nina... Son coeur bat à cent à l'heure à nouveau... Tout comme celui de Nina... Vite, il faut trouver un sujet de conversation...

« Bon, alors tu me présente ta maison?

-Ce n'est pas vraiment une maison, mais viens, je vais te là présenter. Ici, pour l'instant, c'est ma chambre.

-Pour l'instant?

-C'est assez compliqué, comme y'a que trois chambres, on se fait des tours: un coup on a la chambre pour nous tout seul, et un autre coup, on est deux à dormir dans la même pièce.

-Je comprend.

-Je ne te présente pas la salle de bain... »

La visite continue ainsi. Bill montre la chambre des autres membres du groupe, qui se trouvent toutes à l'étage, avec la salle de bain.

En descendant l'escalier, et en arrivant dans la pièce principale, puis dans la cuisine, une porte blanche s'y trouve:

« C'est derrière cette porte que se trouve notre monde.

-Votre studio?

-Bingo! »

Bill ouvre doucement la porte, comme pour laisser un certain suspens à la découverte de cette pièce secrète.

Quand alors Bill ouvre définitivement la porte, Nina reste comme deux ronds de flan. Le studio est un peu petit, mais il est superbe. Il est beige et devant à l'entrée se trouve des fauteuils de cuir noir, pour que les membres puissent se reposer entre deux enregistrements. En approchant, on peut voir une dizaine de guitares électrique et autant de basses. Une batterie se trouve au fond, dans le coin, et en face... Un piano. Un magnifique piano à queue, le plus beau qu'elle n'est jamais vue:

« Et là, c'est ici que j'enregistre ma voix. »

Elle détourne son regard de l'instrument et regarde dans quel direction Bill part.

A gauche se trouve comme une mini pièce, qu'elle n'aurait pas remarquer avant, trop absorbée par la beauté du piano.

Elle entre au côté de Bill dans une petite pièce sombre, où se trouve pupitres, feuilles, micro et bouteilles d'eau:

« Donc voilà, c'est ici que je travaille... Et où je me réfugie quand je me sens mal. »

Ils ressortent tous les deux de la pièce. Bill montre les guitares préférés de son frère, qu'il collectionne avec fierté , explique l'histoire de la vocation de Georg de devenir bassiste et joue quelques rythmes sur la batterie de Gustav... Mais pas un mot sur le piano:

« Ne dis pas à Gustav que j'ai touché à sa batterie. Il a horreur de ça. Et ici, c'est la régie. C'est ici qu'on fait les montages, qu'on relit tous les morceaux. »

Derrière la batterie se trouve une ouverture qui mène dans un couloir étroit en angle aigu et se terminant sur une autre porte, ouvrant sur une autre pièce sombre, rempli d'ordinateurs, d'écrans, de platines, de boutons aux multiples couleurs: la régie.

Ici, se trouvent certains de leurs prix: Comets Awards, NRJ Music Awards, disques de platines...

« Touts nos prix ne sont pas ici. Il n'y en a qu'une petite partie. Le reste est dans le bureau d'à côté.

-Mais dis-moi, excuse-moi de changer de sujet, mais qui parmi vous joue du piano?

-A oui, le piano! En réalité, personne d'entre nous n'en joue, mais parfois, il nous aide à trouver des accords pou nos chansons. C'est grâce à lui qu'est né l'air de « Spring Nicht ».

De retour dans le studio, en face des Gibsons accrochés au mur, Bill demande à Nina si elle désire boire quelque chose et demande un Coca, puit il part dans la cuisine et ferme la porte.

Comme un aimant sur un frigo, le regard de Nina se tourne à nouveau vers le piano. Quel dommage d'utiliser si peu un si bel instrument! Elle vérifie que la porte est bien fermée et s'assoit le plus prudemment possible sur le petite siège de bois et de cuir posé devant le piano.

Peut-être n'a t-elle pas tant perdu que cela?

Elle bouge ses doigts et ses poignets dans tous les sens pour les rendre plus souples et les pose délicatement sur les touches blanches et commence à jouer...

 

 Wer Bin Ich? Lafee

 

Les notes volent et l'envahissent... Comme avant. comme il y a un an... comme quand elle pouvait jouer à sa guise et que sa mère désormais lui avait interdit sa première passion. La voilà à nouveau sans son élément et elle se met à chanter avec la piano. Peu importe si Bill l'entend, peu importe si le Monde entier l'entend... Puisque elle est à nouveau là, bien vivante. La voilà ressuscitée!

Les derniers accords filent entre ses doigts et s'éteignent.

Lorsqu'elle relève la tête, elle trouve un Bill étonné, ébaillit par tant de beauté et a du mal à respirer soudain tellement il est impressionné par le talent de Nina:

« Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu joues du piano?

-Je jouais. J'ai arrêté il y a un an.

-Mais pourquoi? Tu as vu le talent que tu as?

-Ma mère a voulu que j'arrête parce qu'on avait du mal financièrement. Je jouais depuis mes 7 ans, et pour moi...

Pour moi, jouer du piano, c'était ma raison de vivre, c'était tout pour moi. Alors, ma mère, le femme qui m'a donné la vie me l'a également enlevé. C'était grâce au piano que j'arrivais à rependre une bouffée d'oxygène, que je sortais de mon malheur et lorsque j'ai dû renoncer à ce bonheur, le Monde s'est effondré. Et puis, j'ai rencontrer des gens peu nettes et tu connais la suite. »

La douleur se faisait cuisante alors qu'elle raconte cette peine d'avoir été séparé si longtemps de son piano, et les larmes coulent à nouveau. mais alors, une mains se pose sur la sienne, quelqu'un l'a prend dans ses bras. Son Sauveur est toujours là pour l'aider.

Ses longs doigts caressent se cheveux presque secs.

Il embrasse son front, comme un grand frère. Elle lève à nouveau son regard vers ses yeux noisettes... C'est comme si une force la poussait vers lui. Elle le sent. C'est le moment ou jamais!

Elle approche doucement sa bouche de celle de Bill, qui à nouveau sent son coeur accéléré. Que faire? Elle est si belle... Tu en meurs d'envie... Alors va-y! Embrasse-la! Arrête de te poser des questions débiles et prends-la dans tes bras!

« Non!

-Quoi?

-Non, écoute Nina... C'est, c'est pas une bonne idée. Pour toi, pour nous... C'est pas...

-T'as honte de sortir avec une junkie, c'est ça?

-Ça n'a rien à voir. Laisse moi t'expliquer Nina!

-Non, y'a plus rien à expliquer... Vous êtes tous les mêmes!!! Et moi qui pensait avoir trouver un ami en toi... Tu me déçois. »

Envahie par le désespoir et sentant les larmes montés à nouveau, Nina se lève brutalement et sort de la pièce d'un pas décidé.

Les larmes coulent, et coulent. De rage et de tristesse.

Elle tombe sur le canapé pour se vider de toutes ces mauvaises larmes.... Pourquoi il a joué avec elle comme ça? Pourquoi lui laisser des espoirs pour qu'à la fin, il lui dise qu'il ne veut pas d'elle... Tous ses cadeaux... Ces petits gestes et ces regards n'étaient qu'un jeu pour lui. Ce n'est qu'un acteur... Si ça se trouve, il a fait souffrir des dizaines de filles avant elle...

Dans ces cas-là, qu'il s'explique. Pourquoi fait-il du mal aux gens ainsi?

Bon avant, calme-toi Nina? Prends une grande respiration... Pas question de pleurer devant ce salaud. C'est ce qu'il veut... Faire pleurer les gens. Il faut être forte.

 

Qu'est ce que c'était que ce bruit? Cela vient du studio. A sa connaissance Bill est resté dedans... Et plus, il peut être violent!!! Courage Nina! Te laisse pas faire! Apeurée, Nina attrape une vieille casserole, simple précaution si Bill essaye de lever la main sur elle.

A la volée, elle ouvre la porte du studio:

« Bill? »

Pas de réponse. Pas de Bill non plus. Mais où est-il?

Soudain un bruit. Encore un. Des pleurs... Venant du box d'enregistrement de la voix... « C'est ici que je travaille et où je me réfugie quand je me sens mal! »

En poussant la porte du box, Nina trouve un Bill effondré et envahit pas la douleur et la tristesse. Les feuilles décorent le sol, les pupitres sont en morceaux, et Bill se retrouve dans ce beau merdier...

La casserole toujours brandit dans la main, au cas où, Nina s'approche du corps secoué de spasmes de Bill:

« Bill... Mais qu'est ce que t'as fait?

-Laisse-moi je t'ai dis...

-Je ne te laisserais pas tant que tu ne m'auras pas dit pourquoi tu fais ça.

-Je fais quoi? » répond t-il avec rage, en se relevant avec peine.

« Pourquoi tu fais du mal aux gens comme ça? Pourquoi tu leurs promets la Lune et en retour tu leurs donne un grain de sable?

-Je n'ai jamais voulu te faire souffrir Nina... Jamais je n'ai voulu ça. Ça vient de moi , c'est tout.

-Comment ça, ça vient de toi? ». Le silence fait place au grand discours entre les deux jeunes gens.

« Tu comprendrais pas... Et c'est pas tes oignons. »

Brutalement, Bill se tape dans Nina en essayant de passer la porte... Mais d'une main elle l'empêche:

« Tu vois? J'essaye de t'aider et retour, tu m'envoies balader. Pourquoi? Je suis assez grande pour comprendre. J'ai pas 4 ans. Allez Bill... Raconte-moi ton histoire comme je t'ai raconter la mienne. Ça te fera du bien...

Amsterdam, Coldplay 

 

Depuis petit, je sais que je suis différent. On sait que nous sommes différents, mon frère et moi. J'avais à peine 10 ans quand j'ai acheté mes premiers bracelets en cuir cloutés et mon frère avait 11 ans quand il s'est fait faire ses dreads.

Al 'école, on était rejeté par les autres enfants, parce qu'on était différents. Mais ma plus grande différence, je l'ai rencontré quand j'avais 12 ans.

En faite, quand j'étais en compagnie d'autres garçons, j'étais mal à l'aise.

Quand j'étais avec d'autres garçons, en sport, quand ils se changeaient, je ne pouvais m'empêcher de les regarder...

Et je les trouvais beaux. C'est comme ça que j'ai découvert mon homosexualité.

Et que j'ai dû l'accepter pour ne pas éveiller les soupçons.

Même mon frère ignorait ma préférence sexuel, lui qui connaît tout de moi.

Mais un jour, au collège, alors que j'étais dans les toilettes, un groupe est entré. Des petits cons, comme d'hab.

J'étais prêt à sortir, quand l'un d'eux m'a retenu par l'épaule fermement. J'essayais de me décoincer, mais il était trop fort, et je n'arrivais pas. Je commençais à avoir peur.

Soudain, le deuxième m'a prit par l'autre épaule, et m'a balancé dans les toilettes.

Le dernier s'approchait de moi dangereusement, et me prit le visage dans sa main droite. Et c'est à ce moment-là que je l'ai reconnu. Il s'appelait Adrian, il était dans ma classe. Je l'avais regardé discrètement dans les vestiaires. Je pensais avoir été discret. Il s'en était rendu compte.

« Qu'est ce qui prend maintenant, Kaulitz?

-De quoi tu parles?

-Joue pas au con avec moi. J'ai compris ton petit manège... Tapette.

-Je ne suis pas une tapette!

-Voyez-vous ça! Alors comme ça, tu me mattes tranquillement pour le plaisir, c'est ça? Mais fallait me le dire ma jolie que j'te faisais bander! »

Les deux autres rigolaient, et Adrian caressait mon visage, comme pour me donner envie, que je cède à la tentation...

Mais ce n'était que de la provocation:

« Ce serait bête que ton petit secret se sache, n'est-ce pas?

-Laissez-moi tranquille... Je vous en supplies. »

C'était la phrase à ne pas dire. Pour toute réponse, ils me tabassèrent.

Et ils m'ont laissé comme j'étais. C'était le début d'un après-midi ensoleillé, et j'avais 14 ans.

Le reste de la journée, je suis resté dans cette cabine, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mon corps d'ailleurs, me faisait mal. Je me haïssais. Je me haïssais pour ce que j'étais. Jusqu'alors je mis étais fait. Mais désormais, je ne voulais plus être comme cela. Je ne voulais pas être une tapette.

Quand la dernière sonnerie a retentit, je ne me suis même pas levé pour prendre mon car et rejoindre mon frère. Je ne pouvais pas faire comme si de rient n'était.

Soudain, j'ai entendu quelqu'un entré. J' ai essayé de me faire le plus silencieux possible, mais à côté j'entendais les portes des cabines s'ouvraient une à une. La personne qui était rentrée cherchait quelqu'un, et je priais de toutes mes forces un Dieu auquel je ne crois pas pour que ce soit pas mon agresseur.

Quand ce fut au tour de la cabine où je me trouvais, j'ai sentis mon coeur s'arrêter. La personne qui se trouvait derrière la porte s'arrêta soudain:

« Bill, tu es ici? »

Qui était-ce? Ce n'était pas mon agresseur, car il m'appelait « Kaulitz », quand ce n'est pas « Tapette ». Ce n'était pas non plus mon frère. Je reconnaîtrais sa voix entre mille. Alors qui me cherchait?

« Bill... Je m'appelle Andreas, je suis un ami de ton frère. On te cherche depuis la sonnerie, il s'inquiète beaucoup, tu sais? Il m'a expliqué que vous étiez jumeaux, et il n'est pas bien depuis le début de l'après-midi... Ouvre-moi! »

Je ne sais pas pourquoi, mais la voix de cet Andreas me rassurait et me détendait. Alors j'ai ouvert la porte. Deux grands yeux bleus se sont posés sur moi.

Il a posé sa main sur mon épaule... Je ne pouvais défaire mon regard de ces beaux yeux bleus. Soudain, un frisson m'a parcourut.

« Ça va? »

Oui... Depuis qu'il était là. Mais en moi-même, ça n'allait pas, et les larmes sont vite remontés à la surface de mes yeux déjà humides. Je me suis jeté dans ses bras, en quête d'un geste apaisant, comme sa main sur mon épaule.

C'est à ce moment précis que j'ai compris que j'étais tombé amoureux. Je veux dire, vraiment amoureux!!! Le coeur qui bat la chamade, les sueurs froides, une envie de l'embrasser...

Mais une autre personne est entré, mettant un terme à ce moment de bien-être.

Andreas s'est décollé de moi, ou plutôt m'a décollé de lui, et je suis tombé sur une paire de baskets blanches. Je n'ai même pas relevé les yeux sur ceux rougis de mon frère, je me suis retrouvé dans ses bras, le visage enfoui dans son cou pour pleurer sans pudeur, et le temps qu'il faudrait pour que mon mal-être passe.

 

Le soir est arrivé. Notre mère était furieuse car nous sommes arrivés très en retard, mais elle s'est inquiétée de mon cas quand elle m'a vu rentré. Je n'avais aucune envie de lui dire la vérité. J'ai beau l'aimer de tout mon coeur, elle a beau être ma petite « Mama », jamais je n'aurais eux le courage de lui dire que je m'étais fais tabasser parce que j'avais maté un garçon.

Je lui ais fait croire que je me suis simplement défendu, parce qu'on m'avait insulté. C'était une excuse bidon, mais c'était la seule que j'avais trouvé.

J'aurais aimé que mon frère me croit aussi, mais il me connaît par coeur, mieux que ma mère (désolé Mama).

Quand nous sommes monté nous coucher, je suis allé directement dans la chambre de mon frère, pour me glisser dans son lit, entre ses bras chauds. Je fais tout le temps ça quand je ne suis pas bien:

« Qu'est ce qui te tracasse mon Billou? »m'a t-il dit en me caressant les cheveux.

-Tu sais, tout à l'heure, quand tu m'as retrouvé dans les toilettes, avec ton copain...

-Andreas?

-Oui, c'est ça... Andreas...

-Et bien quoi?

-Ben en faite, je... On m'a pas insulté... C'est quelqu'un qui m'a tabassé.

-Quoi?!

-Chut!!! Ils vont t'entendre!!!

-A l'heure qu'il est, ils sont occupés à autre chose,crois pas!!! Mais qui t'as fais du mal? »

Désormais, il caressait du bout des doigts mes blessures physiques. Est-ce que je devais le dire? C'est quand même mon frère jumeau, après tout...

« C'est Adrian.

-Adrain... De ta classe?!

-Oui...

-Le petit con!!! J'te jures que si je l'ai sous la main, il passera un sale quart d'heure!!

-NON! S'il te plait, ne fais pas ça, c'est ce qu'il veut.

-Ce n'est qu'une tapette tient... Il cogne sur plus petit gabarit que lui, je trouve ça vraiment dégueu... Mais Bill, pourquoi tu pleures? »

La simple énonciation du mot « tapette » m'avait donné envie de pleurer. C'est bien vrai, je ne suis qu'une tapette, même pas capable de dire qui je suis à ma famille.

« Bill, arrête de pleurer, je sais que t'aimes pas trop la violence, mais tu sais bien que dès qu'on touche un seul de tes cheveux ça me met en rogne!

-Je sais... Mais c'est pas pour ça que je pleure.

-Alors pourquoi? Explique-moi!!!

-Je peux pas te le dire!

-Enfin Bill, qu'est que tu racontes? On se dit toujours tout!!! Et tu sais bien que je n'ai jamais balancé un seul de tes secrets!

-Même quand j'avais teins le chat de la voisine en rose?

-Même ça je ne l'ais pas dit. Alors tu peux tout me dire. Ça m'étonne que tu n'ais pas confiance en moi.

-Il m'a tapé parce que je l'ai regardé se déshabillé en sport...

-Tu as quoi?

-JE L'AI REGARDÉ SE DÉSHABILLÉ EN SPORT!!!

-Mais comment ça? Pourquoi t'as fais un truc aussi con?

-Parce que... Je crois que... Que j'aime les garçons. »

La réponse est tombé comme ça. Net. Comme un bloc. J'avais honte de lui avoir menti tant de temps tout à coup. En même temps, j'étais plus que soulagé. Maintenant, c'était dit.

Alors, il m'a prit dans ses bras, et j'ai senti ses larmes coulés dans mon coup. C'était la deuxième fois que je le voyais pleurer. Moi ça passe encore, je pleure tout le temps, mais lui. Il est fort, il est courageux. Ça me faisait énormément de peine de le voir pleurer.

« Non Tom... Ne pleure pas. Je sais, je fais honte. Mais je vais changé je te le promets... »

S'il fallait que je change pour que mon frère soit heureux et ne me rejette pas... Je n'avais pas d'autres choix:

« Non Bill. Je ressentais ton mal-être depuis un certain temps... Et je n'ai même pas pris la peine de savoir ce qui te tracassait. C'est à moi de changer. Dorénavant, dès que je saurais que tu ne vas pas bien, je m'occuperais de toi.

-Alors, tu ne m'en veux pas?

-Pourquoi? Parce que tu es homo? Tu es mon jumeau, Bill, et peu m'importe qui tu aimes... Tout ce que je veux c'est ton bonheur. Si tu es heureux avec un garçon, c'est ton droit et ton choix. Sache seulement que je le respecte.

-Merci Tom... »

Nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre ce soir-là...

Les jours, les semaines, les mois sont passés, et mon amour pour Andreas n'a cessé de grandir. J'étais heureux comme un coq en pâte. Désormais, nous avions un vrai groupe, et nous allions bientôt sortir notre premier album. Mais une seule chose manquait à ce bonheur: Andreas justement.

Deux ans se sont écoulés. Et j'ai décidé de tenter ma chance, poussé par mon frère. Il s'est douté que j'étais tombé amoureux d'Andreas:

« Tu l'admires comme si c'était le Messis » m'avait-il dit un jour alors qu'il m'avait posé la question, laquelle était si j'avais des sentiments pour Andreas. J'avais bien sûr répondu non, mais je ne peux rien lui caché!!!

Ce jour-là, nous étions dans notre appart. On allait bientôt entamé notre première tournée.

J'étais dans ma chambre, en compagnie de mon frère, et j'étais très anxieux. Quand j'ai dis « tenter ma chance », j'ai voulu dire avoir un rendez-vous avec lui... Mais c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire!

Je me souviens, on était dans ma chambre, mon frère et moi. Il était tout aussi excité que moi. Il voulait mon bonheur, et Andreas et notre meilleur ami, il n'y avait donc aucun problème pour lui à ce que je sorte avec Andreas!!!

J'ai composé le numéro, j'ai mis le portable à mon oreille...

Une sonnerie, un battement de coeur, une deuxième sonnerie, un deuxième battement de coeur, une troisième sonnerie... Coupée soudain pas un « Allô? ». Mon coeur lâche.

« Euh... C'est, Salut And, c'est... ben c'est Bill.

-Eh, salut!!! Ça va?

-Ben ça va je te remercie.

-Et ton frère, comment il se porte?

-Oh ben Tom, rien de nouveau. Toujours aussi coureur de jupons!

-On s'en fout de ma vie sexuel! Demande lui un rendez-vous, bordel!!! »me dit mon frère à voix basse, et avec des gros yeux.

« Euh dis And... Tu.. T'as quelque chose de prévu pour demain après-midi?

-Demain, attends... Non, c'est bon, j'ai rien... Pourquoi?

-Ben... Je je...

-Vas-y!!! Dis-lui!!!

-Euh je m'étais dis qu'on pourrait se voir, avant que, enfin, qu'on parte en tournée Tom et moi. On ne sait pas combien de temps ça va prendre, notre manager parle déjà de nouvelles dates, alors on risque de ne pas se voir pendant un bout de temps!!!

-Buisness is Buisness mon vieux!!! Vous êtes à Magdebourg, en ce moment?

-Non, on est à Hamburg.

-Bon, ça tombe très bien, je suis justement à Hamburg, je fais un stage ici.

-Mais qui t'auberge?

-Oh... Un ami de mon père.

-Ah... Alors on se dit demain, sur la grande place?

-OK, va pour demain. Tom viendra?

-Non, il est occupé.

-Une fille?

-T'as deviné!!! Bon alors on se dit à demain?

-D'accord!!! A demain!!!

-Salut...

-Bill?

-Quoi?!

-J'aurais quelque chose à te dire demain. »

Puis il a raccroché. Mon frère et moi, on s'est regardé avant de hurler de joie!!!

Il avait quelque chose à me dire!!! J'étais si excité!!!

L'heure du rendez-vous arrivait à une vitesse grand-V, mon coeur battait à cent à l'heure.

J'avais fais beaucoup d'efforts sur ma tenue, j'avais soigné mon maquillage.

J'attendais donc sur la grande place, devant une boutique de fringues, je me tripotais les mains pour calmer mon stress.

Quand enfin je l'ai vu arrivé au loin, mon coeur s'est emballé, et je me suis jeté dans ses bras tellement j'étais heureux de le voir:

« Mais que me vaut ce câlin improvisé, Billou?

-Rien. Je suis juste heureux de te revoir. »

On desserra notre étreinte. Quand je croise enfin ses yeux bleus, je me demande encore comment j'ai pus faire pour ne pas pouvoir vivre sans eux. Ils sont si beaux.

On aurait été chez moi, je l'aurais embrassé. Mais nous étions en public les paparazzis et les groupis commençaient déjà à nous courir après.

J'étais prêt à ouvrir la bouche pour lui demander où on allait, quand une jeune fille s'est approché de nous. Oh mon Dieu non! Pas maintenant!!! Pas dans un moment si beau!! Faite que cela ne soit pas une fan!!!

Mais elle ne me regardait pas moi... Elle regardait Andreas. Mon Andreas. C'est quoi ce bordel? Elle arrive comme ça avec ces hauts talons et sa mini jupe à la dernière mode, vers mon Andreas avec un grand sourire. Qu'est ce que ça veut dire? Elle s'approche de plus en plus, et passe son bras autour de sa taille. Mais de quel droit elle se permet, cette pouf?

« Tu ne me présente pas, mon chéri? »

Mon chéri!!! Mais qu'est se qui se passe? Elle fausse tous mes plans dragues avec

Andreas!!!

« Bill... Je te présente Griselda, ma petite amie qui fait mon bonheur depuis 2 mois et demi. Griselda, je te présente mon meilleur ami et confident, Bill.

-C'est pas toi qu'on voit à la télé et dans Bravo, avec ton groupe?

-Oui, c'est bien lui!!! C'est le Bill de Tokio Hotel. Mais on se connaissait bien avant qu'il ne soit propulser au Hit Parade!!!

Mon coeur était brisé à jamais. Andreas, l'homme que j'aimais depuis le premier regard aimait une autre personne. Une fille. Les larmes me montaient aux yeux

Je n'avais qu'une envie: tabasser cette fille.

Je suis sûr que le copain à son père, c'est ELLE. En plus, elle parait beaucoup plus vielle que lui.

Que faire donc quand celui que tu aimes sort avec une autre juste devant on nez? Tu affiches ton sourire Colgate, que d'habitude tu gardes au chaud pour les photographes, et tu mets tes sentiments et les larmes de côté pour quelques heures.

Nous nous sommes balladés en ville, faits les magasins... Trucs classiques.

Alors qu'eux se tenaient main dans la main et montraient leur bonheur à tous à coup de baisers, moi je cachais mon malheur et ma tristesse à travers « mon jeu d'acteur ». Car ce n'était que de la comédie. Heureusement, ma torture prit fin en début de soirée.

Après quoi, Griselda nous dit au revoir et embrassa Andreas fougueusement, ce qui me planta un nouveau coup de couteau (un de plus) en plein coeur...

Mais enfin, je pouvais avoir mon petit tête à tête avec Andreas, je devais en profiter pour essayer de l'avoir pour moi.

Je l'aimais trop. Je devais tout essayer pour ne pas le perdre. Tant pis pour cette fille. Sur ce coup, j'étais égoïste. Et j'en avais pleinement conscience, ça fait tellement longtemps que je l'aime, que je veux sortir avec lui, que je suis prêt à tout essayer.

On s'est un peu balader tout les deux, en parlant de tout et de rien. Enfin, c'était surtout lui qui parlait, car le stress était soudain revenu. Je ne pensais pas que je serais stressé comme ça, mais je n'avais plus le choix désormais. Au bout d'un moment, comme nous étions fatigués, nous sommes allés nous posés dans un parc.

On s'est assis sur un banc public. Soudain le silence a fait place entre nous deux quand il me posa la question fatidique:

« Bill... Tu l'as trouve comment Griselda?

Impossible de répondre à cette question. D'un côté, c'est mon meilleur ami, et je devais lui dire la vérité. Mais je l'aime. Pour moi, cette Griselda est une rival, juste un misérable insecte que je pouvais écraser du pied.

« Andreas, tu te souviens hier... Quand tu m'as dit que tu voulais me dire quelque chose. »

-Oui. En fait, je voulais te présenté Griselda. Tu es le premier de mes mis à la connaître.

-C'est sérieux entre vous?

-Oui... Pourquoi?

-Viens! »

Je ne pouvais plus reculer désormais, alors je l'ai pris par la main, et je l'ais emmené derrière un arbre, pour que personne nous voit. J'ai collé le dos d'Andreas sur le tronc de cet arbre... Et je l'ai embrassé.

C'était si bon de sentir enfin ses lèvres contre les miennes. je pensais qu'il allait me repousser, me traiter de tous les noms.

Mais c'est le contraire qui se passa pour mon plus grand bonheur. Il passa son bras bras gauche autour de ma taille et sa main droite sur ma nuque tatouée pour approfondir notre baiser.

J'aurais aimé que ce baiser continue mais je me repoussa soudain:

« Arrête And... On ne peut pas faire ça.

-Pourquoi? Pourquoi tu m'as embrassé alors?

-Je voulais que tu saches que je t'aime. Je t'aime depuis la première fois que tu as posé les yeux sur moi. Tu te souviens? Ça fait deux ans que j'attends ça. Deux ans que je doutais de tes sentiments. Ce rendez-vous, c'était pour moi une occasion en or, et te déclarer mon amour. Mais tu as tout gâché!!!

-Ecoute Bill... Crois-moi ou non, mais moi aussi j'ai douté de tes sentiments, parce que moi aussi je suis tombé amoureux de toi. »

Là, je venais de recevoir, une claque en pleine figure. Il m'aimait!!! Il m'avait aimé!! Et moi aussi, je l'aime... Nous avion perdu tous les deux notre temps.

« Mais j'étais sûr que tu ne m'aimais qu'en ami, et j'ai essayé d'effacer cet amour. Tous les soirs, je rêvais de te dire « Je t'aime »... Mais j'avais trop peur. Peur que tu me rejettes. Et puis j'ai rencontré Griselda. Et je suis tombé à nouveau amoureux. Du moins, c'est ce que je croyais.

-Comment ça c'est ce que tu croyais? Je ne comprends plus rien!!! Tu me présente ta copine, qui entre nous soit dit ressemble à une pouf, je tiens la chandelle pendant cinq heures, et quand je te roule un patin, tu me dis que tu crois que t'en est plus amoureux?! Merde, décide toi un peu Andreas!!!

-Bill, c'est pas si facile. Laisse-moi juste du temps.

-Non. Désolé, mais j'en ais trop usé du temps. On en a trop usé. Désormais, je vais t'oublier, et se serra mieux pour nous.

-Mais Bill, on peut toujours rester amis!

-Oui, mais pour le moment, n'essaye pas de me joindre, ne m'appelle pas, ne m'envoies pas de messages.

-Et quand je pourrais te revoir?

-Je l'ignore. Mais je t'aime. »

Les larmes coulaient le long de mes joues chaudes, je ne pouvais plus me retenir, et je ne pouvais pas rester comme ça devant Andreas. C'était bien trop humiliant.

J'ai posé une dernière fois ma bouche sur la sienne, et je me suis enfuis en courant, le laissant seul.

Ma décision me faisait mal au coeur, mais je n'avais pas le choix. Il en dépendait de ma survie. Si je voulais vivre normalement, il fallait que je me fasse une raison.

J'ignorais où j'allais, cela ne faisait que quelques mois que nous étions à Hamburg, et j'étais loin de connaître la ville comme ma poche de Perfecto.

Je courais, les yeux embués de larmes et je ne savais pas quoi faire.

Alors en désespérance de cause, je suis rentré dans un bar.

Il semblait miteux et avait traversé plusieurs décennies.

L'intérieur était sombre, au style 1900... « Le Pumpkim ».

Alors je me suis assis au fond. J'ai commandé une vodka, puis une deuxième, puis une troisième...

Au bout de la sixième vodka, la serveuse qui m'apportait mes commandes est restée auprès de moi, son plateau contre son ventre et l'air inquiet:

« Vous voulez ma photo? »

J'avoue, je n'étais pas sympa envers cette pauvre fille, mais je n'étais pas d'humeur:

« Oui! Euh non non.. Pardon, excusez-moi, mais... Si j'étais vous, je ne ferais pas ça. L'alcool ne résout pas les problèmes.

-Ça tombe bien, vous êtes pas moi...

-Je veux juste t'aider Bill... »

Et en plus, elle m'avait reconnue! C'était le bouquet!!!

Je me décida enfin à lever le nez de mon verre, mais elle était déjà partie.

J'ai attendu un peu, le temps de me calmer, puis j'ai recommandé une septième vodka.

Là, une jeune fille est venue vers moi. Plutôt jolie d'ailleurs. Les cheveux roux, des tâches de rousseurs sur le visage, le teint pâle, et les cheveux bouclés.

Je devais l'avouer, elle était très belle.

Alors qu'elle me donnait ma commande, qu'elle était prête à tourner les talons, je l'ai retenu par le bras, sans comprendre pourquoi je faisais ça:

« C'est quoi ton nom?

-Désolé, je dois travailler, je n'ai pas le temps de parler avec les clients.

-T'inquiète pour tes patrons, je m'en occupe. C'est quoi ton nom?

-Victoire.

-Alors... Victoire, ça te dit de boire un coup avec moi?

-Bill écoute, j'ai pas le temps! »

Mon regard rempli d'alcool à rencontrer le sien. Elle s'est mise à rougir comme une tomate.

« Quand se termine ton service? Ils vont bien te lâcher la grappe à un moment donné, tes patrons?

-Je termine dans une heure.

-Alors j'attends. »

J'ai croisé les bras, et j'ai fais mine d'attendre. Cela la fait rire. Mais j'ai tenu ma promesse et je l'ais attendu. Pour quoi elle? Je ne sais pas. C'est comme le loto, c'est le fruit du hasard, mais j'avais besoin de me confier, malgré que j'étais saoul comme un cochon. Ça aurait autant pus tomber sur un clébard, voire même un arbre!!! Au moins, lui, il aurait pas broncher.

J'aurais dû sortir, justement, pour causer à un arbre, si j'avais su la connerie que j'allais faire après. Voilà ce qui s'est passé:

L'heure a passé très vite. Victoire est revenue vers moi et nous avons fait connaissance.

Elle avait le même âge que moi, 16 ans, elle travaillait au Pumpkim pour se faire un peu d'argent. les week-end.

Après quoi, je lui ais raconté mon désespoir amoureux. Et elle m'écoutait, encore mieux qu'un arbre, car elle sentait que c'était de ça dont j'avais besoin.

Sur les coups de 23h, nous sommes sortis du bar. Je n'avais jamais été autant bourré de ma vie, elle était obligée de me porter à bouts de bras, pour que je marche.

Elle m'emmena jusqu'à chez elle, que je puisse dormir un peu, elle n'habitait pas très loin.

Après, c'est le noir complet. Je ne me souviens plus de rien, à part qu'elle m'a emmené dans sa chambre.

Quand le lendemain matin, je me suis réveillé, j'étais dans un lit inconnu, avec un mal de crâne carabiné. Je me suis souvenu ce qui c'était passé la veille avec Andreas, mais rien avec Victoire... Ou du moins je la devina quand j'ai soulevé les couvertures: j'étais nu comme un ver dans le lit de Victoire.

Victoire, d'ailleurs, n'était plus à mes côtés. mes fringues étaient éparpillés dans toute la pièce, de mon caleçon sur la lampe de chevet, jusqu'à mon T-shirt sur la chaîne Hifi.

Mais une seul chose m'a choqué le plus dans sa déco de chambre. C'était les posters qui étaient sur le mur. Des posters... De moi! J'étais partout!!! Cette fille était une de mes fans... Voire une groupie!!!

En sortant du lit, je posa le pied sur quelque chose de gluant et visqueux. C'était un préservatif usagé. Au moins, même bourré, j'avais la preuve que je m'étais protégé.

Lorsque j'ai fini de m'habiller, je suis sorti de la chambre.

J'avais la bouche vaseuse et le regard que se barrait en couille... Un lendemain de cuite ordinaire.

Je me souviens avoir traversé un long couloir, et je suis arrivé dans un petit salon bordélique. Là, j'ai trouvé Victoire, assise sur son canapé, vêtue d'un simple peignoir style japonais qui lui arrivait au milieu des cuisses. Elle tenait sa tête entre ses mains... Et elle pleurait.

Je me suis trouvé une petite place sur son canapé, pour la réconforter. Je sentais bien qu'elle aussi regrettait ce qui c'était passé:

« Pense ce que tu veux, mais je ne suis pas une groupie. Je me suis laissée emportée par mon amour de fan. »

Elle culpabilisait énormément. J'avais un noeud dans la gorge, j'y étais aussi pour quelque chose, et si ça se trouve, je lui ais forcé la main!!!

Mais qu'est ce que j'avais fais? Comme un grand frère, je l'ais prise dans mes bras:

« Ce n'est pas ta faute Victoire, j'ai trop bu, c'est à moi de m'excuser.

-Non, c'est ma faute. Tu m'as embrassé, et je ne t'ai même pas repoussé. J'ai passé la main sous ton T-shirt, et... »

Ses sanglots redoublèrent. Je la consolais du mieux que je pouvais. Nous étions tous les deux fautifs.

Elle avait beau être une belle fille, je n'étais pas amoureux d'elle. On avait couché ensemble, sans réellement le vouloir. Nous n'étions plus vierges l'un comme l'autre à cause d'une connerie.

Peut-être que si nous nous étions connus dans d'autres circonstances, à la longue, je serais peut-être tombé amoureux, moi aussi. On aurait peut-être eut un avenir ensemble.

Mais il ne pouvait pas commencer comme ça. Et on a décidé d'en rester là. Je lui laissa mon numéro:

« Si tu as besoin de quelqu'un à qui parler... Je suis là. »

Dis, Nina, tu connais la chanson « Ich bin da », que j'ai écrite pour le second album? C'est pour Victoire que je l'ais écrite. C'est une des premières chansons que j'avais écrite pour l'album. Peut-être la première.

Mais revenons à la suite de mon histoire.

Quand je suis arrivé à l'appart, après avoir appeler un taxi pour qu'il me ramene, j'ai consulté mes messages: 12 au total, la plupart de mon frère.

Quand j'ai eus le courage de monté chez moi, je me suis fais incendié par mon jumeau:

« Mais où tu étais? Où t'as passé la nuit? On t'a cherché partout! Même Andreas ne savait pas où tu étais! »

Rien qu'à entendre son nom, mon coeur s'est arrêté. je me suis jeté dans les bras de mon frère, en larmes. Il la vite comprit qu'il s'était passé quelque chose.

Alors je lui ais déballé toute l'histoire, ainsi qu'à Gustav et Georg. Ce sont mes amis, après tout...

Depuis ce jour, je ne suis plus jamais tombé amoureux. Ni d'un garçon, ni d'une fille.

En réalité, je ne savais plus si j'étais homo ou hétéro. Comment savoir?

De plus, j'ai fais une grosse connerie, deux ans plus tard. tu as sûrement entendu parler de la rumeur qui disait que j'avais posté un mail qui déclarait que j'étais homo. Malgré les démentis, c'est vrai. Je l'ais posté ce mail.

Au pire, j'aurais voulu que les fans sachent qui j'étais vraiment, mais j'ai dû mentir, à cause des menaces de mon manager.

Malgré tout, à cet époque, je me posais encore des questions.

Jusqu'à ce ce que je te rencontre.

Le jour où je t'ai vu, Nina, sur ton petit bout de trottoir, seule et désespérée, quelque chose s'est produit au fond de moi.

J'ai pensé que c'était de la pitié, mais depuis peu, j'ai compris que c'était... De l'amour.