VEF Blog

Bonjour à tous, juste un petit mot pour vous souhaitez une bonne lecture, n'hésitez pas à mettre des commentaires (constructifs de préférence), mais dites moi votre avis, cela ne pourra  qu'enrichir mon écriture. Je tiens à préciser que j'écris une autre fiction, et j'ai égalemnt un blog, Voici des liens, si vous voulez passer faire un tour, merci!

Tokio Hotel à la conquête d'Ewilania et de l'Amour

Rock'n love, pensée et envie 

Personnes à prévenir pour la suite:

xxtokio-hotel-fictionxx

fiction-tokio-hotel901...

marquise-sombre... 

marleen

coke-fanfic

mary-lee 

laptitefofolledu60 

Message pour "Calich": si tu passes à nouveau, laisse moi ton adresse de blog que je puisse te prévenir!!! Merci d'avance 

Prix décerné par Marleen... Merci à toi!!!

Je le donne à tous mes lecteurs, qui font vivre cette fiction!!!

Mercià vous aussi!!! (Aller sur mon blog rockstargotik, p38, pour voir le règlement) 

Qu'est ce qui fait froid ce soir! C'est encore pire que la veille, le jour de son «embauche». Tu parles d'un métier faire la pute. Ou plutôt la prostituée, ou la fille de joie. Elle en serait pas là si sa salope de mère l'avait pas foutu dehors de son HLM pourri, il y a une semaine. Elle pouvait lui voler de l'argent sans qu'elle se rende compte de quoi que ce soit, mais non, il a fallut qu'elle la prenne sur le faite accompli. Elle a même pas eut le temps de dire « ouf » qu'elle était déjà devant la porte de l'appart avec ses affaires. Avec cet argent, elle pouvait se payer son plaisir sa dose de bonheur son carburant pour l'espace: son héro!

Et voilà, Nina, 16 ans, droguée et prostituée de profession pour se payer sa dose quotidienne.

Il y aurait de quoi en faire un film! Ça fait 2 jours qu'elle se trouve sur ce trottoir à la con, en compagnie d'autres filles. Elles se surveillent mutuellement. Deux jours à attendre qu'un homme lui parle, qu'une voiture s'arrête, même un chien pour demander une caresse...Rien!

Elle resserre son petit blouson de cuir un peu plus sur elle, pour se réchauffer, avant de lever les yeux au ciel se demandant si le bon Dieu existe en ce bas monde.

Elle décide de lui offrir une petite prière. Au pire ,s'il est absent, y'a peut-être un répondeur au bureau Saint-Pierre:

«Je m'emmerde, mon Dieu, je m'emmerde...Pourquoi vous êtes pas cool avec moi? J'suis en manque, je tremble de partout, et pas que de froid, j'ai besoin de ma dose! Bon d'accord, j'ai une petit réserve de cocaïne, mais j'ai besoin de mon héro! Envoyez-moi quelqu'un même si c'est un vieux croûton! »

A peine cette plainte destinée au ciel terminé qu'un bruit de moteur se fait entendre. Une voiture!

Est-ce que Dieu aurait décrocher son téléphone?

La voiture ralentit, ralentit, ralentit, pour rouler au pas, tout le long du trottoir. Une voiture grise, va savoir la marque. Les autres filles s'approchent autour de cette dernière pour essayer d'arrêter le conducteur et de le convaincre de la faire monter. Nina observe la scène sans pour autant s'en approcher, au bout de son trottoir...C'est peut-être pour ça qu'elle n'a pas de succès. La voiture roule toujours, sans pour autant s'arrêter. Certaines filles ont déjà laissé tomber, et retournent sur leur partis de trottoirs.

Toujours enfermée dans son embêtement, Nina colle son dos contre le mur de derrière, juste avant une boutique « sex shup ».

Maintenant c'est confirmé: Dieu est absent, voir inexistant!

Le bruit du moteur est plus fort, est-ce une impression? Non, puisque...Elle est devant elle! Elle s'est arrêtée devant elle! Comment,c'est possible, un tel miracle?! Merci Dieu!

La vitre se baisse, Nina avance, l'air décontracté la poitrine en avant et les lèvres pulpeuses.

Elle arrive enfin devant la voiture pose un avant-bras sur les portes où la fenêtre est ouverte, pour mieux s'adresser à son « sauveur». Ses yeux se posent sur un profil, un visage qui ne le regarde même pas, la tête encapuchonnée, lunettes « mouche » sur le nez, ainsi que de très belles mains, à se demander si c'est un homme. Des mains blanches, avec de longs doigts, les ongles peints en noir... A voir de plus prêt , ce profil a un côté féminin d'ailleurs...Elle avait demandé un vieux, pas une folle! Le conducteur ouvre la bouche, ce qui confirme à Nina son identité: C'est un homme!

« Monte »

Très bavard, en plus! Ce n'est pas le moment de se dégonfler, aller, courage, ça va marché! Ça va être ta première fois, alors surtout détends-toi, et ne contraries pas le client. tout ce passera bien. Sa main froide attrape la poignée de la porte, pour ouvrir. Nina essaye de cacher son angoisse, son manque et sa faim. Elle entre, s'assoit sans bruit sans ouvrir la bouche, avant de refermer la porte. Ses yeux se retournent vers l'étranger qui l'emmène elle ne sait où. La voiture part, toujours sans qu'une parole soit échangé entre le deux jeunes gens.

Hamburg est tellement grande, on s'y perdrait facilement. C'est bien le cas de Nina, le mec prend des routes qu'elle n'a jamais vu de sa vie. Son stress ne fait qu'augmenter, son premier client...Si en plus elle pouvait lui chouraver un peu de bouffe, ce serait génial! Et ce connard ne montre toujours pas qui il est, c'est une star ou quoi? Remarque, vu la bagnole, c'est à ce demander. Elle pourrait peut-être augmenter un peu le tarif, comme ça, elle pourrait se payer une double dose! Ça c'est une bonne idée!

« Tu es bizarre...Je croyais que les prostitués mettaient leurs clients en confiance. Toi, tu ne dits rien. »

Elle sursauta en entendant le conducteur lui parler.

Son coeur bat à cent à l'heure:

« Tu veux dire quoi part mettre en confiance?

-J'en sais rien, moi...C'est pas comme ça qu'on fait dans les films?

-T'as jamais, enfin...

-Aller aux putes? Non, je reconnais c'est la première fois, si c'est ce que tu veux savoir. Mais si je t'emmènes, c'est pas pour te donner du fric et que tu me tailles une pipe. »

Quoi? Mais quel goujat! Il l'a prend dans sa bagnole, il l'emmène dans les trous du cul de la ville, pour lui dire qu'elle aura pas droit à du fric? Il la prend pour une cruche!

« Dans ce cas, désolé, mais je n'ai rien à faire dans cette bagnole.

-Non, tu ne sortiras pas!

-Si je fais la pute c'est pour gagner du fric, pas pour qu'on m'emmène pour me sortir et faire ma petite crotte comme un chien! »

C'est bien vrai, il l'a prend pour une cruche. Il se met à rire, comme un malade, à en pleurer, d'un rire aigü, mais franc. Nina remarque d'ailleurs que ce dernier à la langue percé...Bizarre...A vrai dire, en le regardant de plus prêt, elle a une impression de déjà-vu.

Un profil féminin, une langue percée, de longues mains...Où elle les a vu? Impossible à savoir. Pendant ce temps là, ce con continue a se marrer:

« Oh, excuse-moi, mais...Ouf, c'est trop drôle, un petit chien, n'importe quoi!

-Bon alors, je peux savoir, pourquoi tu m'emmènes et où?

-Je t'emmène chez moi.

-Mais encore?

-Je te sauve la vie.

-Pardon?

-Je t'offre un toit un lit et de la nourriture gratos.

Oh mais quel générosité!

« Pourquoi MOI?»

Le conducteur laisse un long silence se passer. Il en profite pour faire un virage sur la gauche avant de continuer tout droit:

« Je t'ai vu hier. Tu m'as fait pitié.

-Mais c'est pour ça que j'ai l'impression de te connaître!

-Possible » dit-il en haussant les épaules.

« Après, si tu refuses... »

La voiture s'arrête d'un coup, avec un bruit qui agresse les tympans. Le conducteur avance le bras vers Nina, pour se poser sur la poignée intérieure, ouvre violemment la portière:

« Tu peux partir. Fais ton choix. »

La question ne se poserait pas deux fois. Il lui offre tout gratos, et si ça se trouve, elle aura même pas besoin de coucher avec lui pour rester, c'est quand même cool! Mais c'est un inconnu.. Il faut faire un choix, et tout de suite! Ou elle reste au chaud, ou elle reste au froid. Mais comment elle va se démmerder pour chercher son héro sans pognon?...Elle n'aura qu'à il prendre un peu d'argent...Discrètement.

Elle referme la porte aussi violemment qu'elle a été ouvert:

« Je reste.

-Très bien, tu ne le regretteras pas.

-Mais est-ce que je pourrais sortir de temps à autre... Pour affaire?

-T'es un être humain, tu fais ce que tu veux. »

La voiture prend de la vitesse. Quelques virages plus tard, ils arrivent devant une grande grille. Une homme plutôt costaud, avec des petites lunettes s'approche de la voiture. L'inconnu échange quelques mots avec lui, tout bas, pour ne pas qu'elle entende. Le garde du corps hoche la tête avant d'ouvrir le portaille. La voiture redémarre avant de se garer devant un petit immeuble, tout simple.

Le moteur éteint, l'homme sort, suivit de Nina. Elle fait le tour de la voiture pour le rejoindre, plus en confiance désormais:

« Suis-moi, mais surtout pas de bruits! »

Elle fait oui de la tête. L'homme part devant d'un pas rapide et léger. Nina en profite pour « mater »... Il a un beau petit cul... Intéressant...Il est très maigre, par contre, à croire qu'il est anorexique.

A petits pas elle le suit. Ses chaussures à talons la font souffrir de martyre. Ses pas la guident devant une porte bordeaux. L'inconnu sort une clé plate, l'enfonce dans la serrure avant de la tourner. La chose classique pour ouvrir une porte. Il l'invite à rentrer. La pièce est plongée dans le noir, il referme la porte derrière lui. Elle profite de cet instant de repos pour enlever ses chaussures et laisser à l'air libre ses pieds meurtris. Elle sent une main se glisser dans la sienne. Une main froide, mais chaleureuse à la fois. C'est son inconnu qui la guide:

« On va descendre un escalier. Je n'allume pas la lumière, parce que je vis avec des collocs, et je ne veux pas les réveiller. »

Attends deux secondes, s'il a des collocs, qui apparemment ne sont au courent de rien...Elle, elle dort où???

Elle se laisse guidée, malgré tout, elle l'aurait suivit jusqu'au bout du Monde pour garder sa main dans la sienne. C'est si agréable, un peu de chaleur humaine. Si on y réfléchit, ce jeune homme, dont elle ne connaît même pas le nom, lui propose un toit et de la nourriture pour rien.

C'est vraiment généreux, avec du recule, elle s'en rend compte. Il faudrait qu'elle se procure du fric ailleurs. C'est quand même vache de lui chouraver du fric, alors qu'il est si gentil.

Sortie de ses pensées, elle se rend enfin compte que la lumière est revenu. Une petite pièce apparaît devant elle. Une simple pièce avec un lit un bureau et une petite table. Une autre porte se trouve en face d'elle. Nina comprend très vite que cette petite pièce va être son nouveau logis:

« Je suis désolé, c'est un peu petit, mais c'est toujours ça. J'avais préparé ton arrivée.

-Et si je n'avais pas accepté?

-T'inquiètes, ce n'est que de la récup, de bonne qualité entre nous soit dis.

-Merci en tout cas.

-Voilà la clé. »

Il lui tend le double des clés, qu'il était parti faire juste avant d'aller la chercher. Elle tend la main mais...Elle a soudain la tête qui tourne, les images se promènent en vagues autour d'elle... Le manque la travaille:

« Ça ne va pas? T'es toute pâle et t'as les lèvres bleues! »

-J'ai...

Bill a juste le temps de rattraper le corps fragile de la jeune fille dans ses bras, pour ne pas qu'elle se cogne la tête.

Nina rouvre les yeux péniblement se demandant ce qu'il lui est arrivé où elle est... Est-ce qu'elle s'est fait violé? Est-ce qu'elle avait prit sa dose? Elle avait un trou soudain.  Puis tout lui revient en tête, quand ellle revoit la pièce... L'inconnu... Mais où il est d'ailleurs? Partit se coucher, sûrement. Elle ne sait même pas l'heure. Son portable n'a plus de batterie, et elle n'a pas de montre.

Elle frotte ses yeux maquillés pour mieux voir. Elle se met à trembler soudain, il ne fait pourtant pas froid. Elle est en manque, ça ne peut être que ça. Elle prend son petit sac à main, posé à terre à côté du lit, sort une petite boulette d'alu. Désormais, la cocaïne n'est plus assez forte pour elle, mais pour l'instant, ce sera suffisant. Elle a encore les 50 euros qu'elle a volé à sa mère avant qu'elle se rende compte que sa fille se droguait. Elle pourra s'acheter une dose demain... Et trouver un autre boulot, et vite, si elle ne veut pas voler ou baiser.

Elle renifle le petit tas de poudre blanche, collée au papier. L'effet est immédiat.

Elle se sent bien, elle se sent mieux. Ses tremblements disparaissent, elle n'a plus mal nul part, elle est bien, simplement.

Quelques minutes s'écoulent, sans qu'elle sent rende compte, emportée dans un rêve psychédélique.

Des coups à la porte la sortent de ce rêve riche en couleurs, elle se redresse sur le lit dur et revient petit à petit à la réalité. Les coups recommencent, plus fort. Une voix familière retentit derrière la porte:

« C'est moi, je peux entrer?

-Oui oui, entre! »

L'inconnu ne se fait pas prier deux fois. La poignée tourne, et là c'est le miracle. Nina est heureuse, l'inconnu ne l'ai plus. Il a laissé tombé ses lunettes et sa capuche pour de longs cheveux noirs et lisses... Des cheveux magnifiques, encore vu quelque par...Il se tourne enfin vers elle, cet inconnu si mystérieux...Qui désormais ne l'ai plus. Elle reste sans voix en découvrant le vrai visage de son proprio...Cette impression de déjà-vu, cette maigreur squelettique, ces mains pâles et ce profil si féminin... C'est Bill Kaulitz! Le chanteur de Tokio Hotel!

Mais comment elle a fait pour ne pas l'avoir reconnu si tôt! Avec toutes les pubs médiatiques qui tournent autour du groupe comme des électrons autour d'un noyau d'atomes. Elle n'est pourtant pas fan de ce groupe, mais le faite de se retrouver face à face devant une star international du moment la rend très mal à l'aise. C'est ce qui explique la marque de la bagnole, tout à l'heure!

Il continue à la fixer, sans rien faire, ni rien dire, il ne semble pas très à l'aise, lui non plus. Il a même l'air idiot avec son plateau repas où se trouve une part de pizza et une boisson gazeuse. Un repas très gras et très sucrée pour récupérer après son évanouissement. Il s'approche d'elle pose le plateau sur le lit. Elle ne bouge toujours pas, la langue et le corps paralysés. Le silence est d'autant plus pesant:

« Ecoutes, tout ce que je te demande, c'est de ne surtout pas hurler. »

Elle ne risque pas, encore sous le choque qu'une star l'emmène pour lui sauver la vie. Mais alors... Les « collocs » ce sont... Les autres membres du groupe! Là c'est bon, elle est bonne pour retomber dans les pommes!

« Attends, allonges-toi, tu es encore toute pâle! »

Il prend soi d'elle. Il lui prend les pieds, pour qu'elle puisse s'allonger. N'empêche, c'est quand même super agréable de se faire chouchouter par une star. Le dos bien collé contre un oreiller et le plateau repas sur les genoux, Bill la force à manger.

Il avait penser que si elle s'était évanouie, c'était parce qu'elle avait fait une hypo... S'il savait. Il ne faut SURTOUT pas qu'il sache, il faut se contenter de hocher la tête comme un petit chien à son pèpère, et tout se passera bien.

Pendant que Nina mange doucement sa part de pizza, Bill reste sur le bord du lit, à ne rien faire, à part la dévorer des yeux, comme elle dévore sa pizza. Il faut qu'il brise la glace, s'il veut qu'elle en dise un peu plus sur elle, malgré le mal qui lui prend le ventre:

« Comment tu t'appelles?

-Nina, avec un « i ».

-Nina...J'adore ce prénom. Mon idole s'appelle Nena aussi, mais avec un « e ».

-C'est devenu une habitude pour moi, à l'école on faisait toujours la faute!

-Et tu n'y vas plus?

-Où ça?

-En cours!

-Non.

D'après le timbre de sa voix, c'est un sujet tabou. Mais Bill se risque de parler d'un sujet encore plus tabou. Il finirait bien par en parler un jour ou l'autre, alors pourquoi pas tout de suite?

« Pourquoi tu te prostitues? Enfin, pourquoi tu te prostituais? »

Nina pose ses grands yeux bleus ainsi que sa canette de boisson sur le plateau, trop honteuse pour regarder son interlocuteur en face et ne cachant pas quel mensonge raconté. Peut-être faut il lui raconter une partie de la vérité:

« Ma mère m'a foutu dehors, et comme e n'avais pas d'argent pour dormir à l'hôtel je suis passée au plan B. »

C'est pourtant vrai non? Elle n'a pas de fric, même pour se payer un formule1!

« Mais pourquoi ta mère t'as foutu à la porte? »

Merde! Il est pas con, en plus de ça!

« Elle...Elle n'a jamais été très maternel, j'ai toujours été un poid pour elle et comme en plus je viens d'avoir 16 ans... »

Ça aussi c'est vrai!

« 16 ans?! Je t'en donnais plus! »

-Combien?

-19.

-Arrêtes de te foutre de moi.

-J'me fous pas de toi, c'est vrai, quand je t'ai vu hier, j'ai crus que t'avais le même âge que moi! »

Encore un long silence. Décidément, ça n'en finit pas. Sa pizza fini, Bill lui prit le plateau sur les genoux:

« Ça va mieux?

-Oui, merci.

-Bon, alors je vais y aller. »

A peine Bill tourne les talons, le plateau repas dans les mains, qu'un oubli lui vient en tête. Il repose rapidement le plateau sur le bureau avant de se tourner vers la jeune fille, toujours allongée sur son lit:

« Tu as oublié quelque chose?

-Oui, viens »

Bill se dirige vers la porte que Nina avait remarqué lorsqu'elle est entrée, il y a environ une demi-heure. Nina essaye de se lever, avec un peu de difficulté au début, car ses jambes tremblent encore un peu. Bill reste à proximité d'elle. Nina fait un premier pas, puis un deuxième, puis un troisième, jusqu'à Bill. La tête un peu pâteuse, elle suit Bill jusque devant la porte. Les doigts fins du jeune homme se pose sur la poignée froide pour ouvrir la porte d'une petite salle de bain aussi grande qu'un placard à balais. Il n'y loge qu'un simple lavabo en porcelaine rose ainsi que les toilettes, assortis au lavabo. Jamais Nina ne se doutait qu'il pouvait y avoir une salle de bain ici! Une désagréable odeur d'égout remonte, à écoeurer le premier qui respirait cette odeur immonde:

« J'ai vérifié les tuyaux. Tout est OK.

-J'ignorais que tu avais des talents en plomberie.

-J'ai FAIS vérifier. je me suis mal exprimé.

-Vas-y, rattrapes toi.»

Nina s'approche des toilettes, tire la chasse d'eau pour constater par elle-même que l'eau fonctionne.

Après vérification, elle retourne dans la pièce d'à côté où se trouve désormais Bill, droit comme un « i ». Il tient quelque chose dans ses mains. Des vêtements.

« C'est pas grand chose, et je sais pas si c'est à ta taille, mais je tai apporté des vêtements de rechanges pour demain matin.

-Merci, c'est très gentil. »

Il faudrait qu'elle se rende à la rame de métro demain. C'est ici que beaucoup de putes se rendent pour y déposer quelques affaires pour la journée et que certaines vont acheter leurs doses, car bien-sûr beaucoup se droguent. Ses affaires sont là-bas, mais elle ne s'inquiète pas, Nina sait qu'elles sont entre de bonnes mains:

« Bon ,maintenant, je vais te laisser dormir. Tu dois avoir sommeil.

-Oui, assez »ment-elle.

« Bon, alors, bonne nuit!

-Bonne nuit! »

La silhouette élancé du chanteur s'éclipse derrière la porte. Un tour de clé se fait entendre. Puis plus rien.

All about us, t.A.t.U 

Le réveil est brutal et dur pour Nina. Son ventre crie famine et elle rien à manger, à part des bonbons à la menthe... et les premiers signes de manque se font ressentir! Après une toilette rapide devant le lavabo années 70, elle s'habille en hâte avec les fringues que Bill lui a passé la veille. Elle enfile le slim et le T-shirt du garçon sans difficulté, le slim lui va d'ailleurs comme un gant, malgré qu'elle lui serre un peu les hanches...Une fois habillée, un coup d'eye-liner sur les yeux, les cheveux attachés en un chignon mal fait, elle s'empare de la petite clé plate posée sur le bord du bureau, son sac en bandoulière et le ventre qui gargouille. La porte enfin verouillée, elle remonte rapidement les escaliers quatre à quatre. En plus elle ne pourra pas prendre un taxi, elle va dépenser son argent dans sa dose, et après elle n'aura plus assez... Et si EN PLUS elle veut s'arrêter dans une boulangerie prendre un croissant, en ses temps de crise... On ne sait jamais, le prix d'un croissant peut augmenter aussi vite que celui de l'essence! Elle doit donc partir à pied. Ça sera loin, mais tant pis!

La porte bordeaux de la veille apparaît devant elle. Nina enfonce la clé dans la serrure pour pouvoir sortir, quand de longs doigts soigneusement manucurés se posent sur sa main. Ce contact inattendu l'a fait sursautée. Le rire du chanteur qu'elle apprécie tant résonne à ses oreilles:

« Et détends-toi, ce n'est que moi!»

Il ne manquait plus que lui. Elle a pourtant fait attention de ne pas faire trop de bruits! Malgré tout, elle se sent soulagée qu'il soit là, il pourra l'emmener comme ça, et puis ça fait du bien un peu de compagnie!

« T'imagines si c'était un de tes collocs? Je faisais quoi moi?»

« Mais t'inquiètes ils dorment! Remarque, vu le cri que t'as poussé, c'est pas dit, et on ferait mieux de partir maintenant! »

« Partir? Mais partir où? »

Elle a eut juste le temps de poser sa question que Bill l'a pousse déjà dehors, rapidement. Deux secondes, où il l'emmène?

« Où on va? »

 Bill passe un bras sur les épaules de la jeune fille, ce contact le rend un peu nerveux mais il aime ça, et ça n'a pas l'air de lui déplaire non plus, à Nina:

« Je t'emmène au centre ville, prendre un petit déjeuner et t'acheter des nouveaux fringues!

-C'est très gentil, mais pour les fringues, ce n'est pas la peine, j'ai ce qu'il faut!

-Tu vas quand même pas te balader avec le même slim et le même T-shirt tous les jours! »

Nina ne peut s'empêcher de pouffer de rire par cette petite note d'humour.

« Non, sérieusement, ça me fait plaisir, et tu en as bien besoin! »

Bill enlève son bras, arrivé devant la voiture, il ouvre la porte pour permettre à Nina de s'installer.

« Si sa Majesté veut bien se permettre!

-Mais quelle galanterie!

-J'ai des talents cachés... »

Là, Nina explose de rire! Lui des talents cachés! C'est fou, elle le connaît depuis à peine 24 heures, et pourtant, elle a comme l'impression de le connaître depuis des années... C'est très bizarre! A peine installée elle ne s'en est même pas rendue compte, mais Bill était déjà dans la voiture, et actionne déjà le contact. Surprise, elle sursaute légèrement:

« J'te fais peur maintenant?

-Nan, j'ai été surprise, nuance. »

Les grilles s'ouvrent, la voiture démarre. Mais à peine la voiture s'engage dans la première rue que ses tremblements la reprennent. Mais c'est pas possible, ça s'arrêtera jamais ce cercle vicieux, à peine elle est un peu détendue que le manque revient... Et Bill s'en rend compte!

« Ça va?

-J'ai juste un peu froid c'est tout!

-J'espère que t'as pas choppé la crève, au moins. Tu veux que je t'emmène chez un docteur avant qu'on aille en ville?

-Non, ça ira... Mais, il faut que tu me déposes quelque part avant, je n'en aurais pour pas longtemps.

-OK... Tu m'indiques le chemin? »

***

Nina tremble de plus en plus, elle a mal de plus en plus, faites qu'il n'y ai pas d'embouteillage! Bill, lui, ne comprend pas. Il a portant augmenter le chauffage plus d'une fois et pourtant Nina tremble toujours comme une feuille. Il devrait peut-être l'emmener chez le médecin, tout compte fait, même si elle nie toujours ne pas en avoir besoin. Nina continue de lui indiquer le chemin, comme si de rien n'était! Bill arrive un peu à se repérer dans les nombreuses rues où ils passent, c'est à peu près le même chemin qu'il a emprunté hier, rempli de putes, de drogues. C'est à ce moment-là, en traversant ces rues, qu'il se rend compte qu'il est si différent par rapport à Nina. Ils se sont pas du même monde, mais ...Quelque chose l'a attiré vers elle, comme un lien invisible.

« C'est bon, c'est ici. J'en ai pour cinq minutes!

-Mais... »

Il n'a même pas le temps de terminer sa phrase que la porte de la voiture lui claque au nez. La jeune fille, presque femme part à grands pas, ses hauts talons la faisant de temps à autre chanceler sur le côté, ce qui apporte à la scène un côté très comique, malgré le lieu assez lugubre.

A première vue il l'a emmené dans une station de métro. Qu'est ce qu'elle peut bien foutre dans une station de métro à part... Prendre le métro! Mais bien sûr, qu'est ce qu'il peut être con quand il s'y met! Il ne veut pas qu'elle part... Bon, pas de panique, si ça se trouve elle a simplement un rendez-vous.. OK, si elle ne vient pas dans 5 minutes, il part la cherche

***

« Voilà ta dose, ma belle.

-Merci Granda. Est-ce que je peux récupérer mes affaires?

-T'abandonnes « le métier »?

-Oui. J'ai trouvé quelqu'un qui a accepté de m'héberger gratos.

-T'es une sacrée veinarde. Au fond je t'aime bien, tu mérites pas ce qui t'arrive. T'as jamais penser à décrocher à cette saloperie?

-Et toi, avec ta nicotine? »

Granda fixe la jeune fille, encore belle malgré le temps qu'elle se drogue. Grenda est une ancienne prostituée. Avec le temps, elle s'est reconvertie et depuis vend de la drogue pour survivre. C'est comme une mère, une soeur, une marraine pour les plus jeunes prostituées. Les gamines de 12-13 ans, elle en a vu passer, des filles de cet âge, des filles comme Nina pour avoir de l'héro ou autres substances. C'est vers cet âge d'ailleurs que Nina a commencé à se droguer. Elle avait voulu faire comme les copains, tirer sur un join, puis elle est passée au LSD, puis à la cocaïne... Elle en est rendue à l'héroïne par jour, la prochaine étape si elle n'arrête pas, ce sera la tombe! Combien d'enterrements elle a assisté aussi, de gamines d'à peine 15 ans mortes d'overdose... Mais seulement ce n'est pas sa mère, elle est indépendante. C'est bien qu'elle est trouvée quelqu'un... Si elle même avait un peu plus d'argent, elle aurait bien emmené chez elle, pour ne pas qu'elle dorme dans la rue comme une vulgaire SDF:

« Aller, va-t'en. »

Nina ne se le fait pas prier deux fois. Elle attrape son lourd sac , le petit sachet que lui tend Grenda et part dans les toilettes à la vitesse accélérée.

***

Dix minutes se sont écoulées... Et toujours pas signe de vie de Nina. Tant pis, il va la chercher. Bill sort en trompe de la bagnole et ferme à clé. A pas rapides, il retrace le chemin où Nina est passée quelques minutes auparavant. Son coeur bat de plus en plus vite. Pas trace de vie de la petite taille et la fine silhouette qu'il connaît de la jeune fille et qu'il aime tant.

A cette heure-ci, il n'y pas grand monde, un coup de chance, car Bill a complètement oublié de prendre ses lunettes de soleil... Il n'a plus qu'à faire sa prière pour que personne ne le reconnaisse. Cinq minutes passent, Bill ne trouve toujours pas Nina... Ni son chemin d'ailleurs! Pas le choix, il faut demander de l'aide dans ces circonstances...

Une femme d'une cinquantaine d'années, peut-être bien une prostituée, adossée contre un mur, ne bouge pas, elle semble attendre, une cigarette entre les lèvres:

« Excusez-moi, mais je cherche quelqu'un et je me demandais si vous la connaissez...

-Ici, je connais tout le monde mon chou, c'est qui que tu cherches?

Mon chou?! Étrange comme surnom, ce serait bon pour une grand-mère à son petit fils, mais pas à une pute pour un client! La vielle femme tira sur sa cigarette:

« Elle s'appelle Nina.

-Nina? Mais alors, le type dont elle m'a causé, qui la garde chez lui pour gratos, c'est toi? Excuse-moi, je suis malpolie, t'en veux une? »

La pute lui tend son paquet de cigarettes, des Gauloises plus précisément. Gentiment, il refuse, pourtant il en a bien besoin, juste une petite clope, une dose de nicotine pour pouvoir se détendre un peu...

« Vous sauriez où elle est partie? Qu'est ce qu'elle vous a dit?

-Ben, je lui ai parlé quelques minutes, puis elle est partie vers les toilettes, à droite...

-Merci M'dame, je vous r'vaudrais ça!

-Dans ces cas là mon chou... »

Ah non! Tout ce qu'elle veut mais pas ça! Pas question qu'il couche avec ce vieux pot!

« Ça te déranges si tu me signes un autographe? Pour ma nièce? »

Même sans maquillage, elle la reconnue: remarque, il s'en doutait! Il lui signe un de ses paquets vides de clopes à la vitesse accéléré, remercie une dernière fois la femme, avant de partir dans la direction qu'elle lui avait indiqué.

Sans s'en rendre compte Bill prit de panique pour ce qui pouvait être arrivé à Nina se met à courir, courir, courir... Á en perdre haleine. Il ne sait même pas où il va, mais peut importe, tant qu'il retourne Nina. Mais enfin , les portes des toilettes sont devant lui. Il ouvre la porte des toilettes des filles, passe la tête dans l'entrebâillement:

« Nina??? »